Page 66 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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que Raeine, pour lui faire part de ees heureux débuta et obtenir une
autorisation forinelle d'édi lier dena son diocèse * ce senetuaire à la Vierge
Marie *. Quelqum jourei plus tard, M" Taseliereau le faisait venir pour
le présenter aux évêques de la provinoe réunis, ImqueIs se montrèrent
heureux de souserire à la noble entreprise r de $orjfier ln Mère de Dieu
au cap Trinité m.
Des notes favorables parues dans les journaux éveillèrent l'attention
du public, et Robitaille eut bientôt la conviction que wn projet était
réalisable. Dès le mois de septembre, dors qu'il n'avait en main que
deux cents piastres, il commandait au sculpieu r Louis Jobin l'exécution
de la statue.
Il ent eependant beaueoup de peine à recueillir les ionds niressaires.
Malgré l'appui des j ouniaux sympathiques, I'indjfférenee ou le manque
de confiance lui firent aubir bien des refus ; après la bénédietion de la
statue il devait rester avec le poids d'une dette de $1,750, somme qu'il
réussit à payer, avec les années, psr les bénéfices de quelques exenrsions
qu'il organisa et par la vente de I'dnnzmire Je Mark, dont il fit iaire
des éditions eu Canada. Le eoîit de la statue avec Ies Irais de son instal-
lation s'élevaient a $6,000.
LR seulpteur, Louis Jobin, que Marius Barbeau appelle a le dernier
de nos grunds a~isnns r, mérite quelques mots. - Natif de Saint-
Raymond de Portneuf, il érait presqne l'un des nôtres. * Dans mon
jeune ige. aurait-il dit, tout morceau de bois qni tombait sous ma main
et sous mon eoutean dei-enait une figure. r Après quelques essais dans
la peinture, on il ne se plahait gnère, il entra, à vingt ans, it i'emploi de
Francois-Xapier Berlinguet, entreprenait de Québec, qui faisait au
besoin des travaux de sculpture, s'inspirant des leçons des Bniltargé
transmises dans sa famille. Le premier travail pereonnel de Jobin fut
un petit renard. qu'il fit pour un marcliand dt Québm, d'après rin renard
bourré ern~runté au musée du Séminaire. S'aidant des livres et des rares
conseils d'un patron presque toujonrs absent, il prit de la technique.
Un stage à New-Yorb cliez le scnlpieiit anglais Bolton. qui a buvait
eamme une niorue a, y ajouta da connaissances fort utiles r. De
1870 1 1875 il travaillait à ?rlontrisl, faisant s de tont excepté du beau S.
II finit par vendre boutique et revenir à Québee.
C'est là qu'il travaillait en 1ûû0 pand Robitaille lui eomrnanda
nne ntatue dednée au cap Trinité. Il n'avait que 36 aiis, mais il n'en
était pas a sa première statue. On a comparé certain= de ses sculptures
à celles de Michel-Ange, plusieurs à celles de Donatello. Funk-Brentano,
du mnsée du Louvre, l'appela le Donatello canadien m. Lui n'avait pas
autant de prétention : il se qualihait d'e ouvrier m, mais avouait qu'il
avait d'abord travaillé d'après des a mridèles vivants 3 et qu'ensuite il
exécutait ses propres eompositioiis. - En 1898, après nn incendie qui
détruisit son atelier, il se transporta ii Sainte-Anne de Beaupré, où il
devait terminer ses jours, en 1928, à i'âge de 84 en% le ciseau à h main.
La région du Saguenay posséde quelques-un= de ses muvres. (On peur
en voir une an Séminaire de Cliicoulimi).