Page 43 - Actes notariés du régime français 1609-1770
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DU RÉGZME FRANÇAZS
               ne pas frustrer les intentions des fondateurs, et qu'outre cela l'eglise paroissiale,
               êtant  êteinte et  confondüe dans  la  cathedralle  par  la  bulle  de  l'erection  de
               I'évêché  de  Quebec il  faut  de  necessité  que  i'oflce  divin  se  fasse  dans  la
               cathedralle.
               10'.  que l'on se  verroit neantmoins par  la reduction cy dessus a un doien, et
               six chanoines, et par  le retranchement et suppression des revenus du chapitre
               dans l'impossibilité de remplir cette obligation a l'êgard de l'office divin, comme
               il  est  aîsé  de  comprendre par  la  disposition  et  situation  ou  se  trouvent  les
               choses dans ce  diocese ou  un si petit  nombre  de  sujets ne  sufiroit  pas  pour
               acquitter cette fonction et toutes les autres qui conviennent a des dignités d'un
               chapitre occupé par  leur ministere aux plus grandes  agaires du diocese; outre
               que  quand  les six  chanoines cy dessus seraient  êtablis pour  être employés a
               acquitter l'ofice divin ils ne le pourroient  faire  sans chantres et  sans enfants
               de  choeur,  a  la  subsistance  desquels  il  leur  seroit  toutefois impossible  de
              pourvoir  par  la  modicité  du  fond  qu'il  leur  resteroil  et  avec  lequel  ils  ne
              pouroient  subsister  eux  mêmes  de  sorte  que  l'on  se  verroit  reduit  a  faire
               l'ofice dans  la  cathedralle  même  aux  pplus  grandes  festes  et  solemnités de
               l'année  avec  moins  d'appareil  et  de  decence  qu'il  ne  se  fait  en  plusieurs
               villages de france, ce qui est entiêrement opposé a la majesté du service divin,
              a  l'honneur de  la  religion, et  a  l'êdification des peuples  qui  ont  êté  attirés
              j~isqu'a present  dans cette êglise naissante a frequenter le service divin par  la
              solemnité et la  pieté  des ceremonies avec lesquelles il se fait; ce qui a même
              servi et sert  encore d'un  puissant  motif aux nations infidelles de  ces contrées
              d'embrasser la religion chretienne.
               Il0.  que ce  qu'on  vient  de  dire  qu'avec  le  peu  de  revenu qui resteroit  au
              chapitre par  les suppression et retranchement cy dessus, ceux qui le composent
              ne  pourroient  subsister  eux  mêmes,  doit  paroitre  incontestable a  tous  ceux
              qui ont connoissance de la grande cherté des vivres, hgrdes, meubles et autres
              choses qui coutent trois ou quatre  fois plus  en  ce  pays  qu'en  france, et  des
              grandes  depenses  qu'il  y  faut  necessairement  faire  en  bien  des  manieres
              indispensables; sans compter les frais qu'il  faut  de necessité que le chapitre de
              Quebec fasse en france pour y percevoir son revenu dont une longue experience
              fait  voir qu'on a toutes les peines  d'être payé  et pour  y  entretenir tout expres
               un procureur  qui est obligé  de  faire luy  même de  grandes depenses par  des
               voyages continuels sur les lieux ou sont  les fonds  du chapitre et  pour  soutenir
               un grand  nombre de proces  qui consument une bonne partie  des revenües.
               12'.  que l'idée qu'il  paroit  que l'on s'est  fait a Rome  de  la  sufiances  [sic]
              des revenus du chapitre et  chnoines de  Quebec dans les reduction et retran-
              chement même  qu'on  en  veut  faire et  la  crainte  qu'on  a  têmoigné  que  leur
              conduitte ne degenerdt dans un genre  de  vie ldche, molle et sensuelle, comme
              il est  arrivé a l'êgard  de  plusieurs  autres chapitres d'Europe, procède  du peu
              de  connoissance  qu'on  a  de  la maniere  dont  les choses se  passent  dans  la
              verité au  regard  du  clergé  de  Canadas.  on  s'est  imaginé  qu'un  revenu  qui
              surpasseroit  celuy de  quatre  ou cinq cent livres pour  chaque chanoine seroit
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