Page 152 - index
P. 152

d'érable,  un pot  d~huile à  brûler, dix-huit livres de ohandelle, un pa;p]er  d'èping,le,  soiXiante
                                anguiililes  salées,  dlÎx-huit  livres  de  bon  beurre  salé,  qUinre  livres  de  saindoux,  vingt-cinq
                                cOl'des  de  bon  bolli  et  deux  livres  argent courant,  taus  les  arUcles  ci-dessrus  payables  tous
                                les  ans.
                                   Et  pour  l'entretient  du  Donateur  un  habililement  fait  d'étoffe  du  pays  bien  foulée,
                                consisùant  en une  paire  de  culottes,  un  gilet  à  manohes  et  une  veste,  une  paire  de  sou-
                                lier.;;  de  p"au  de  beuf  tannée,  dOUZle  livres  de  bon  tabac  à  fumer,  une  paire  de  'culotte
                                de  toile  du  pays,  une  paire  de  bas  et une  paire  de  chaussons,  deux  chemises  de  to~le  du
                                pays  et  deux  autres  de  cotton  rayé  tous  ces  artic1es  seront  fournis  tous  les  ans,  un  oha-
                                peau  propre  et une  ora;vate  de  soie  tous  les  trulli  ans,  une  paire  de  souliers  nommés  sou-
                                liers  français  tous  les  trois  ans,  et une  l'edingoœ  de  drap  fin  lorsque  le  Donateur  l'exi-
                                gera   Et  pour  l'entretient  de  la  Donatrice  un  ha;billement  de  petite  Etoffe  du  pays
                                oonsistant le dit habhl1ement  en une  jupe,  un  mantelet,  un corset  et  une  paire  de  poohes,
                                trolli ohemllies  de  toile du pays, deux paires  de  souliers  de  peau de  vache  tannée  une  paire
                                de  bas  'st  une  paire  de  chaussons  de  laine  du  pays,  une  coeffe  de  mousseline  garnie  en
                                dentelle et deux câlines d'indie.rme,  un  ohâ~e de  cotton  pour  les  jours ouvrables,  une  paire
                                de  mitaine de dra;p  bien  doublée,  tous  les  artidLes  ci-dessus  fournissaoles  tous  les  ans,  une
                                paire de  bottines dites françaises  tous  les  qualtre  ans,  un manteau de  plaid' et  un  chapeau
                                de  soie  tous  les  sept  ans,  un'e  robe  d'indienne  tous  les  deux  ans,  un  châle  de  la  valeur
                                de quinze ohelins  lom~ue ,la  Donatrke l'exigera,  un tablier de  cotton tous  les ,ans"
                                   Après  une  énumération  pa;reille,  personne  ne  pourra  plus  croire  que  les  anciens
                                vivaient  d'amour  et  d'eau  froide.  Si  le  coeur  était  bon,  au  point de  se  donner,  l'estomac
                                ne  l'était  pas moins.  On ne  peut s'imaginer  que  deux  vieillards,  fussent-ils  l'image  même
                                de  la  santé,  puissent  englloutir  une  pareille  quantité  de  v~~tuailles  en  une  toute  petite
                                année.  li est vraI  qu'avec  "seiZ,2  pots  de  bon  l'hum  et  six  pots  de  vin"  on  avait  de  'luoi
                                prendre  l'apér~tif,  mais  c'est  tout  de  même  un  peu  foM.
                                   Quand  au  vêftement,  il n'y  a  rien  à  dire.  Leur  bel  exemple  devrait  être  SUlVl,  tout
                                d'abord,  0=  serait une écanomie  a;ppréciabtLe,  et 'Puis  on serait plus  au  chaud  dans  la  laine
                                de ses  moutons  que  dans  les  vêtements  modernes  de  mince  coton  ou  soie  fine.  Les  jolies
                                dame3  protesteraient  perut-étre,  un  peu.   pour  la  forme   maL~ elles  finiraient  par
                                être  heur2uses  d'exhiber  lem  élégant  mantere,t  et  leur  jOlie  robe  de  fine  étoffe  du  pays
                                munie  de  deux  superbes  poDhes.  Leurs  petilts  pieds  emmitouflés  de  bas  de  laine,  dédai-
                                gnerai'ent le  vent du nOl'd  qui aujoUl'd'hui les  paralyse.  N'insistons  pas.
                                   L'eXitrait  ci-dessus  ne  constitue  pa;s  une  eXiception:  toutes  les  donations  de  ce  temps-
                                là,  comportant des rentes et pensions viagères, se re5S'EllIlblaient comme  des soeurs  jumelles.
                                Pourtant, nous ne pouvons résister  au dêsir de Icür: tout  au long,  un  autre  a,cte  de  dona-
                                tion,  reçu  dervant  le  notaire  Jean  Gagné,  le  pil'emier  août  1840,  et  l'on  aura  donné  une
                                tdée  parfaite  de  oe  qu'étaient  les  don,a;tions  d'tl  y  a  oent  ans"
                                                                         J.-O.  La;pointe  N.P.
                                                                                Chicout]mi
                                   b- DONATION  D'AUGUSTIN  GAGNON  et  de  LUCE  TRIDMBLAY,  son  épouse.

                                   Paroevant  les  Notaires,  pour  la  Provirlce  du  Canada,  résid'2l1S  en  la  Paroisse  de  St-
                               Etienne  dite  la Malbaie  soussignés,
                                   Furent  prèsens  Sieur  Augustin  Gagnon,  Cultivateur,  demeurant  en  la  dite  Paroisse
                               et  Da;me  Luoe  Tremblay  son  Epouse  qu'il  autorise  bien  et  dûment  pour  l'effet  des  pré-
                               Eente3,  lesquels  considérant  rem  âge  avancé  et  le  peu  de  capa;cité  de  faire  valoir  les  biens
                               qu'ils  possèdent  a;ctuellement,  ont par  ces  présentes  fait  donation  entre-vMs,  pure,  Simple
                               ft irrévocable  en la mei:lleure  forme  que  Donatton puisse se  faire,  pour  va,loir  et  avoir  lieu,
                               et promettent solildairemem  l'un  pour  l'un  d'eux  seuil.  pour  le tout,  sous  les  renanciflltions
                               au  bénéfice  du  droit,  garanti  de  tous  troubles  et  en'Pêchemens  généralement  à  Sieurs
                               Achille  Gagnon et AIlIlbroise  Gagnon,  garçons  majeurs,  leurs  fils  du  dit  heu  à:::2  présens
                               et  aoceptant  pour  eux  leurs  hoirs  &  ayans-eause,  c'est  à  savoir:  1  0  _  à  Achille  Gagnon
                               sa moitié  côté  du Nord  est  la  terre  ci-'aprês  déorite,  et  à  Ambroise  Ga;gnon  la  moitié  Côté
                               Sud ouest et de la dite  terre  dont suit la  désignation en  totalité  savoir:  trois  arpens  cinq
                               perches  de  terre  de  front  Sur  quarante  arpens  de  profondeur,  sise  et  située  en  la  dite

                                                                  242
   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157