Page 215 - monseigneur
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club se réunissait, et à 4 heures, ils entraient à l'église pour
                                la messe. Mon mari a joui beaucoup de ce passe-temps.
                                    Je me suis fait quelques amies dans la paroisse, quand la
                                décision a été prise de faire de ]'Action catholique. Nous
                                avons commencé nos réunions au presbytère, et ensuite, nous
                                avons eu une petite salle dans la nouvelle église, du côté de la
                                sacristie. Les dames qui en faisaient partie étaient choisies
                                dans l'élite de la paroisse! Ça m'intéressait de connaître ces
                                personnes-là! J'ai toujours aimé savoir ce que je valais! ! !

                                    Sur ma rue même, j'ai eu surtout une amie, Mme Monet-
                                te, dont les filles étaient dans le mouvement des guides,
                                comme les miennes! Une femme charmante, et j'admirais sa
                                simplicité, car moi, je ne suis pas simple... Nous avons sorti un
                                peu ensemble, et surtout, nous avons suivi des cours de
                                1'« école des parents ». Nos enfants étaient élevés, mais ça
                                nous a renseignées quand même !...
                                    Plusieurs de mes parents étaient décédés, dont mon frère
                                Hervé, en 1948, ma soeur Stéphanie, en 1960, mOn frère
                                Cyrille, le curé, et ma belle-soeur Marie-Anne, en 1970.
                                    Avant de terminer, j'aimerais parler un peu de mon mari,
                                qui a fait mon bonheur, tout en me faisant enrager bien sou-
                                vent. Sij'étais orgueilleuse, lui était fier. J'ai dû lui tomber sur
                                les rognons bien souvent, mais il m'a insultée bien des fois! Je
                                n'étais pas toujours prête à accepter ses décisions! U ne ou
                                deux fois, j'ai essayé de m'affirmer, mais mon mari m'a pris
                                les deux bras et, les yeux dans les yeux, il m'a dit: «Écoute,
                                Florentine Morvan... »et m'a débité ce qui ne faisait pas son
                                affaire. J'ai constaté, et j'ai trouvé ça drôle, qu'après plu-
                                sieurs années de vie ensemble, j'étais encore une Morvan!
                                D'autres fois, il me disait: «Tête de Morvan! »Ça voulait
                                tout dire. «Race de monde »... Il avait assez fréquenté chez
                                nous; il nous connaissait plus qu'il ne se connaissait lui-
                                même. Cher lui, il m'a fait bien plaisir, cette fois-là!


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