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Chapitre 9
Un rêve se réalise:
la vie à Montréal
Le gouvernement fédéral ayant voté une loi pour la classi-
fication des produits laitiers, mon mari a été nommé clasifica-
teur. Pour cela, nous devions venir demeurer à Montréal,
où se faisait le commerce de gros. Mon rêve de jeunesse se
ré2.lisait: aller demeurer en ville, où je pourrais contenter
mes goûts: théâtre, cinéma, lecture, magasins! Nous avons
donc déménagé à Montréal au mois d'août 1922, pour la ren-
trée des classes. J'avais trois enfants en âge de fréquenter
l'école. En ville, nous avions notre ami Déus Verville, qui était
dans la construction. Il s'était construit une nouvelle maison
plus grande, sa famille était nombreuse, et nous avons emmé-
nagé dans sa maison, sur la rue Saint-Vallier, entre Jean-
Talon et Bélanger, près de la rue Saint-Hu bert.
Nous avons déménagé par train, mais il nous manquait
beaucoup de choses. Aussi, nous avons complété notre ameu-
blement chez Dupuis frères. Depuis qu'elle existe, j'ai ma
carte de crédit chez Dupuis, même si je ne m'en sers plus beau-
coup. La maison était belle, avec un bay-window mais pas de
sous-sol, c'est-à-dire que la cave n'était pas finie (terre bat-
tue). Au mois de mai, nous avons déménagé dans le haut de la
nouvelle maison de Déus. En bas, il y avait huit pièces, et en
haut, sept; en plus, nous avions un garage; tout cela nous
coûtait $25 par mois et le gouvernement payait le garage.
Jeannine avait un an depuis mars et Paul était d'âge à com-
mencer ses études.
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