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LE
CHA\u00ceNON
HIVER
2022
Pourtant
quelle
que
soit
l
origine
ethnique
de
ces
personnes
leur
migration
s
explique
d
abord
par
des
motifs
\u00e9conomiques
La
majorit\u00e9
y
est
attir\u00e9e
par
la
possibilit\u00e9
d
obtenir
des
terres
\u00e0
bois
\u00e0
bon
prix
C
est
le
cas
de
plusieurs
Canadiens
fran\u00e7ais
ayant
dans
leur
milieu
d
origine
connu
le
syst\u00e8me
agroforestier
b\u00fbcherons
vivant
pour
la
plupart
en
milieu
rural
et
pratiquant
une
agriculture
de
subsistance
et
qui
reprennent
ce
mod\u00e8le
\u00e9conomique
dans
leur
milieu
d
accueil1
Les
migrants
voulant
se
consacrer
\u00e0
l
agriculture
ach\u00e8tent
aussi
ces
terres
\u00e0
bois
Ils
en
tirent
leur
principal
revenu
tout
en
esp\u00e9rant
\u00e9ventuellement
pouvoir
vivre
d
agriculture
En
tant
que
grand
propri\u00e9taire
terrien
l
ACR
favorise
de
plusieurs
fa\u00e7ons
le
d\u00e9veloppement
de
l
industrie
foresti\u00e8re
Dans
la
r\u00e9gion
imm\u00e9diate
de
Hearst
la
compagnie
ferroviaire
poss\u00e8de
le
canton
Way,
qu
elle
divise
en
\u00ab
lots
\u00bb
et
qu
elle
vend
aux
personnes
recherchant
des
terres
\u00e0
bois
Elle
vend
aussi
des
cantons
entiers
\u00e0
des
compagnies
am\u00e9ricaines
comme
la
Newago
Forest
Products
On
exp\u00e9die
g\u00e9n\u00e9ralement
le
bois
\u00e0
p\u00e2te
r\u00e9colt\u00e9
vers
des
papeti\u00e8res
am\u00e9ricaines
via
l
ACR2
D\u00e8s
le
d\u00e9but
l
industrie
foresti\u00e8re
se
taille
donc
une
place
pr\u00e9pond\u00e9rante
dans
l
\u00e9conomie
et
offre
de
l
emploi
\u00e0
une
bonne
partie
de
la
population
1
Roger
Bernard
Le
travail
et
l
espoir
Migrations
d\u00e9veloppement
\u00e9conomique
et
mobilit\u00e9
sociale
Qu\u00e9bec/
Ontario
1900-1985
Hearst
Le
Nordir
1991
2
Danielle
Coulombe
\u00abHearst
une
re\u0301gion
exportatrice
de
bois
a\u0300
pa\u0302te\u00bb
dans
Forest
History
Society
of
Ontario
vol
2
no
1
Spring
2011
p
5
Au
moment
de
son
incorporation
en
1922
le
village
compte
573
personnes3
\u00c0
partir
des
ann\u00e9es
1930
de
petits
entrepreneurs
forestiers
obtiennent
de
minuscules
concessions
foresti\u00e8res
sur
les
terres
de
la
Couronne
No\u00e9
et
Zacharie
Fontaine
(1936-1937)
Adelard
Haman
(1939)
Arthur
Lecours
(1940)
et
Georges
Lecours
(1941)
sont
les
premiers
\u00e0
en
acqu\u00e9rir
Le
bois
r\u00e9colt\u00e9
leur
permet
de
faire
fonctionner
de
petits
moulins
\u00e0
scie
(souvent
presque
portatifs)
quelques
mois
par
ann\u00e9e
Ils
vendent
aussi
une
partie
de
leur
production
aux
papeti\u00e8res
am\u00e9ricaines
ou
aux
compagnies
mini\u00e8res
de
la
r\u00e9gion
de
Timmins4
Ainsi
jusqu
aux
ann\u00e9es
1950
la
viabilit\u00e9
\u00e9conomique
de
Hearst
repose
d
abord
sur
l
exportation
de
bois
\u00e0
p\u00e2te
Par
la
suite
le
gouvernement
ontarien
interdit
l
exportation
\u00e0
l
\u00e9tat
brut
de
bois
provenant
des
terres
de
la
Couronne
Cette
politique
permet
\u00e0
l
industrie
du
bois
de
sciage
de
prendre
graduellement
son
essor
et
de
donner
\u00e0
Hearst
son
caract\u00e8re
unique
Alors
que
les
scieries
familiales
(Fontaine
Gosselin
Lecours
Levesque
et
Selin)
se
d\u00e9veloppent
et
prosp\u00e8rent
on
assiste
en
1962
\u00e0
l
ouverture
de
l
usine
de
contreplaqu\u00e9s
Levesque
Plywood
(aujourd
hui
Colombia
Forest
Products)
3
Roger
Bernard
\u00ab
Hearst
Migration
et
Soci\u00e9t\u00e9
\u00bb
Revue
Atmosph\u00e8re
vol
1
no
1
p
14
4
Danielle
Coulombe
op
cit
p
6
NOTRE
COMMUNAUT\u00c9
NOS
INSTITUTIONS
Messieurs
Drajkoff
Drajanoff
et
Chalykoff
des
hommes
d
affaires
pionniers
de
Hearst
dans
les
ann\u00e9es
1920
Leurs
entreprises
\u00e9taient
situ\u00e9es
sur
la
9e
rue
Photo
Courtoisie
de
Stella
Drajanoff
et
de
l
\u00c9comus\u00e9e
de
Hearst
Photo
prise
lors
du
grand
incendie
survenu
le
15
juillet
1914
Les
trains
ont
permis
aux
r\u00e9sidents
environnants
d
\u00e9vacuer
la
r\u00e9gion
de
Hearst
La
majorit\u00e9
d
entre
eux
\u00e9tait
des
nouveaux
arrivants
dans
la
r\u00e9gion
Photo
Dianne
Bouchard
et
de
l
\u00c9comus\u00e9e
de
Hearst