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LA GRANDE HISTOIRE

plusieurs Français, selon la mode de l’époque;
un fait impressionnant pour eux, qui étaient
imberbes. Deuxièmement, ce nom reflétait la
facilité et l’adresse avec lesquels ces nouveaux
venus travaillaient le bois, avec la hache et la
scie. La coupe de l’arbre, une planche à la fois,
par les « scieurs de long » avec ce qu’on appelle
aujourd’hui le godendart, produisant un matériau
très versatile, pour les maisons, les quais, la
chaloupe, par ailleurs beaucoup plus robuste
que leur frêle embarcation. Mais par dérision,
ils disaient qu’il leur restait à montrer aux
« Wemitigoy » comment avironner, parce qu’avec
leur système de rames, ils ne voient pas où ils s’en
vont!

Mais les bons temps sont éphémères. En 1760
arrive la Conquête, et trois ans plus tard,
l’Angleterre a remplacé les troupes d’occupation
à Québec par une administration civile dirigée
par un gouverneur. À Londres, la Proclamation
royale du 14 juillet 1763 délimitait le territoire de
la juridiction du Gouvernement de Québec, en
donnant comme limite ouest: « The south shore of
Lake Nipissing » (La rive sud du lac Nipissing). DÉCÈS DE PIERRE LERICHE (1937-2020)

Sans expliquer pourquoi, mais est-ce un hasard Pierre est né en 1937 à Sturgeon Falls, dans le Nord
que c’est là-même où se trouve l’embouchure
de la Rivière des Français? Toujours d’excellents ontarien. Il fait ses études primaires à l’école de la
mercantilistes, les Britanniques commençaient-ils paroisse, ses études secondaires et le début de ses
déjà à vendre la peau de l’ours et du castor, encore études collégiales au Collège du Sacré-Cœur de Sudbury.
vivants qui proviendraient de tout le continent? Il obtient un baccalauréat de l’Université d’Ottawa en

1961 et un brevet d’enseignement de l’Université de
Pour les vrais historiens, qui basent leurs
connaissances sur le mot écrit, le dernier mot Toronto en 1963. Le jeune diplômé enseigne d’abord à
de cet article appartient à Nicolas Perrot. Dans Cobourg, puis au Glebe Collegiate d’Ottawa. De 1972 à
son ouvrage envoyé à Paris, dès 1717, il en parle 1974, il effectue un stage sur la base militaire canadienne
et il situe même la rivière, géographiquement, de Baden-Söllingen, en Allemagne.
avec précision dans le contexte d’un voyage
vers « les pays d’en haut ». « Le long de la rivière Pierre LeRiche a été, entre autres, vice-président de la
des Outaouais, le lac Nepissing, dans la rivière des
3
François » . Ce témoignage attestant de l’usage Société historique de Nipissing-Ouest et membre du
courant du nom « Rivière des Français » comme Conseil de direction du Musée Sturgeon River House. En
e
toponyme local dès le tournant du XVIII siècle. 2003, il prend sa retraite, mais continue à défendre le fait
Historiens, prenez note! français à Sturgeon Falls.
Bibliographie : Campbell, William A., The French and Pickerel
Rivers, Their History and Their people, Ed. Journal Printing, Sudbury, Sincères condoléances à la famille et aux amis.
(Ontario) (date inconnue).
Merci Pierre pour ta précieuse contribution au magazine

3 Nicolas Perrot, ‘’Mémoire sur les mœurs, coustumes et relligion Le Chaînon!
des sauvages de l’Amérique septentrionale’’ chez Lux Éditeur,
1999 p. 19.

LE CHAÎNON, HIVER 2021 35