Page 47 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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'24                  CARACTÈRES PHYSIQUES

            La plaine des Terres basses du Saint-Laurent est une contrée plate
       et basse, présentant une altitude moyenne de cent pieds au-dessus du
       niveau de la mer.  Mais cette uniformité est brisée par quelques collines
       d'origine éruptive qui s'elèvent abruptement de la plaine plate et qui
       forment ,des traits saillants du paysage autrement monotone.
                          Période Glaciaire et Dépôts Modernes
            A la fin de l'époque dévonienne, un mouvement général d'exhaus-
       sement élevait toute l'étendue de la province de Québec au-dessus du
       niveau des mers, et cette surface émergea durant les âges géologiques
       ultérieurs.  Donc aucune sé.dimentation n'y eut lieu, mais au contraire
       les terrains y furent soumis aux processus d'érosion et de dénudation,
       tant atmosphériques que fluviatiles, entre le Dévonien et la fin de la
       période glaciaire.  D'où l'absence d'assises paléozoïques supérieures (car-
       bonifères et permiennes) mésozoïques et tertiaires.
            Durant la période glaciaire toute l'étendue de la province de Québec
       fut recouverte d'une épaisse calotte de glace, qui se prolongeait vers le
       sud dans les Etats-Unis.    Cet immense glacier ou nappe, qui avait
       un mouvement de progression lent mais continu, semblait avoir son cen-
       tre d'origine et d'alimentation dans la partie centrale de la péninsule du
       Labrador; on le désigne sous le nom de nappe glaciaire labradoréenne.
            les stries, cannelures et dépôts glaciaires indiquent que le mouve-
       ment de la glace rayonnait du centre d'origine dans toutes les directions,
       et, au cours de son cheminement, le glacier enlevait et transportait le
       sol, la surface décomposée des roches, et rabottait profondément et
       striait les formations sur lesquelles il passait.  C>'est à l'action de cette
       calotte glaciaire que nos hauteurs laurentiennes, ainsi que la plupart
       des collines au sud du fleuve Saint-Laurent, doivent leurs formes et
       contours arrondis, et leur uniformité de niveau sur la ligne d'horizon.
         .A la fin de l'époque glaciaire, il y eu un affaissement qui amena un
       envahissement des eaux marines dans les vallées du fleuve         Saint-
       Laurent et de la rivière Ottawa.  De plus, le front du glacier qui retrai-
       tait graduellement vers le nord, formait un barrage continu qui retenait
       les eaux; ceci donna lieu à la formation de grandes nappes d'eau inté-
       rieures, jusqu'à ce que le glacier ait suffisamment reculé pour permettre
       l'écoulement et l'égouttement par la Baie d'Hudson.
            Durant cette période de submergence il se forma des dépôts épais
       d'argiles marines et de sables qui, dans la province de Québec, atteignent
       leur plus grand développement dans la région des Basses terres du
       Saint-Laurent.   L'argile qui est lourde et généralement de couleur
       bleue, est l'argile Léda qui tire son nom d'un coquillage marin qui y
       abonde.
           On en observe de larges bancs tout le long des rives du fleuve
       Saint-Laurent, et elle est très épaisse en certains endroits de la ville
       de Montréal. Le sable, dont d'épaisses couches surmontent souvent cette
       nrgile, est le sable à Saxicaves.  Il y en a de gros dépôts tant au sud
       qu'au nord du fleuve Saint-Laurent.     Cette période de sédimentation
       qui suivit l'époque glaciaire a reçu le nom de période Champlain, dans
       le Canada Est, et la submergence marine de la partie sud de la Province
       -est ,dés~gnée sous le nom de mer Champlain.
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