Page 33 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 33

AARON       HART                35


      n'avaient  toujours  à  offrir  aux  Sauvages que les
      mêmes cadeaux dont ils se lassaient.  Autant que
      leur intérêt, il fallait gagner leur sympathie. Une
      troupe avait ses préférences,  une autre ses capri-
      ces.  Quelques-uns  se souciaient  peu  de  rapporter
      en retour de leurs fourrures des  objets utiles  ou
      des aliments.  Il fallait  les  observer  tous,  deviner
      les goûts, les habitudes, et même les prévenir, ce
      qui  amenait  sur les figures  des  enfants  des bois
      une  expression  d'émerveillement  qu'il  fallait  au
      bon moment exploiter.

          Hart  sut se les  attacher.  D'un  bout  à  l'autre
      de la  forêt  la  nouvelle  courut  comme  une  fusée
      qu'un  blanc les traitait  avec largesse,  et dans les
      wigwams ce fut un cri de réjouissance.


          A  la  descente  du  soleil,  les  groupes  indiens
      se dispersaient.  Les vieillards,  les  enfants et les
      plus modérés s'en  retournaient  au campement du
      Cap aux Corneilles, où un grand feu de branches
      entretenu par les squaws marquait  la satisfaction
      des  échanges. Les  autres, ceux  qui  en  retour  de
      leurs  fourrures  avaient  réclamé  de  l'eau  de feu,
      s'en  régalaient. Tard dans la nuit, ils se traînaient
      dans les rues de la ville, portant sur leurs figures
   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38