Page 34 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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36 AARON HART
glabres les traces de l'ivrognerie la plus abjecte.
Les Trifluviens se réveillaient, aux premières
heures du matin, aux cris aigus d'une Sauvagesse
qu'assaillait un dément. Insouciants, les In-
diens dépensaient en une nuit leurs richesses de
six mois de misères. L'orgie durait ainsi tous les
soirs, tant que l'ignoble bande n'avait pas terminé
ses échanges. Puis tout rentrait dans l'ordre, et
Hart, derrière ses comptoirs sombres, comptait
fiévreusement ses gains.
Dès 1764, il pouvait se permettre des transac-
tions immobilières. Le 7 février, il achetait de
Louis-Pierre Cressé, fondé de procuration d'An-
toine Briault, père et tuteur naturel de ses deux
enfants, héritiers des biens des Fafard Lafram-
boise, une terre de quarante-huit arpents de su-
perficie, pour la somme de trois cent-cinquante
livres, qu'il paya comptant. Cette terre avait tou-
te une histoire. Elle avait été une des premières
défrichées par les colons trifluviens. Elle longeait
la rue qui est aujourd'hui la rue Saint François-
Xavier, du côté sud de la prison, et avoisinait des
terrains ayant appartenu à Guillaume Pepin,