Page 13 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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9 MARIA CHAPDELAINE
famiIles où l'on mène encore une vie patriarcale, pas une
décision ne se prend, si modeste soit,elle, sans que l'on
ne sollicite conseil du chef.
Madame Croteau peut être fière de sa famille : c'eSt ,
une des plus belles parmi nos belles familles canadiennes.
Robustes, ingénieux, ambitieux, économes, fort attachés !
à la terre, ses enfants ont toutes les vertus qui font les
races fortes. Si c'était là la seule richesse de madame
veuve Philippe Croteau, il faudrait tout de même s'in- ,I
cliner devant cette bonne mère de famille. Mais, croyez
m'en, elle n'ea pas complètement insensible aux biens
de la terre, et, depuis son arrivée dans l'Abitibi, elle n'a
pas manqué de se tricoter un large bas de laine et elle n'a
rien négligé pour l'arrondir libéralement.
Au cours de l'été dernier, je suis allé vrsiter sa ferme
avec un missionnaire-colonisateur de grand mérite, l'abbé
Jean Bergeron. Nous avons vu une excellente maison,
éclairée à l'électricité et munie du téléphone, une grange
et une étable modèles, un garage et deux hangars où les ;
garçons avaient remisé les deux automobiles de la familie, le
tradteur et les autres inaruments aratoires ; nous avons
vu dans les pâturages trenteecinq bêtes à cornes, et, à
l'écurie, les quatre chevaux nécessaires à l'exploitation de
cette ferme de trois cents acres. L'abbé Bergeron, éco. ;
nomiste fort averti, a voulu faire un inventaire détaillé !
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de l'avok de Madame Philippe Croteau et de sa famille.
Or, sans rien exagérer, au contraire, en donnant une valeur
minimum à tout ce qu'il a inventorié, l'abbé Bergeron a '!
trouvé un capital de $42,313.00 que Madame Croteau et .
ses enfants ont acquis par leur travail depuis les onze '
années qu'rls habitent l'Abitibi.
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Des pessimistes, il y en a, supposeront sans doute que
~adame Croteau a dû trouver, sur ses lots, du bois pour
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un fort montant et qu'elle a pu ainsi faire un commerce