Page 11 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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               leun jeux enfantins, protégeait aussi le faible contre le fort,
               et décidait avec équité leun petits différends.
                 La gcande porte du collège s'ouvre, et deux jeunes gens, en
               habit de voyage, paraissent au milieu de leun compagnoOl
               d'étude.  Deux porte-manteaux de cuir, longs de cinq pieds,
               garnis d'anneaux, chaînes et cadenas, qui semblent assez forts
               pour amarrer un navite, gisent à leurs pieds.  Le plus jeune
               des deux voyageurs, ftêle et de perire taille, peut avoir dix-huit
               ans.  Son reint brun, ses grands yeux noirs, vifs et perçants, ses
               mouvements saccadés, dénotent en lui l'origine française: c'est,
               en effet, Jules d'Haberville, fils d'un seigneur, capitaine d'un
               détachement de marine de la colonie.
                 Le second, plus 19é de deux à trois ans, est d'une taille     ,
               beaucoup plus forte et plus élevée.  Ses beaux yeux bleus, ses
               cheveux blonds chltains, son reint blanc et un peu coloré,
               quelques rares taches de rousseur sur le visage et sur les mains,
               son menton tant soit peu prononcé, accusent une origine étran-
               gère; c'est, en effet, Atchibald Cameron of Locheill, vulgaire-
  1            ment Arché de Locheill, jeune montagnard écossais qui a fait
               ses études au collège des Jésuites de Québec.  Comment, lui,
               étranget, se trouve-t-il dans une colonie française?  C'est ce
               que la suite apprendra.
                 Les jeunes gens sont tous deux d'une beauté temarquable.
               Leut costume est le même: capot de couverte avec capuchon,
               mitasses écatlares bordées de rubans verts, jarretiètes de laine
               bleue tricotées, large ceintute aux couleurs vives et variées
               ornée de rassades, souliers de caribou plissés à l'iroquoise, avec
               hausses brodées en potc-épic, et enfin, chapeaux de vrai castor,
               rabattus sur les oreilles au moyen d'un fichu de soie touge noué
               sous le col.
                 Le plus jeune montre une agitation fébrile et porte, à chaque
               instant, ses regards le long de la rue Buade.
                 - Tu es donc bien pressé de nous quitter, Jules? dit un de
               ses amis, d'un ton de reproche.
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