Page 13 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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II se lit comme suit


                                         Cense de Me Regnaud Boudin
                                         pretre de Cerdon d'une part et Pierre
                                         Ou Brueyl, papetier de Cerdon d'aultre

                                         L'an mil cinq cents quarante sept et Ie vingt deuxiesme
                                         jour du moys de septernbre, par devant Laurens Boudin de
                                         Cerdon, notaire royal soubsigne et presents les tesmoings cy
                                         apres nommez, estably en sa personne Pierre Ou Brueyl
                                         tuteur de discret Francoys filsz de feu Humbert Ou Brueyl,
                                         clerc, resteur de la chapelle de sainctz Eloys et

                      Comme on peut Ie constater, ce document ne se prete pas a une lecture facile. On ne
                    peut cependant pas comparer la complexit€ de l'ecriture des manuscrits anciens rediges
                    ici, avec ceux de la France un siecle plus tot. En effet, entre Ie seizieme et Ie dix-septieme
                    siecle, l'ecriture des scribes evolua beaucoup. Or il faut se souvenir que les Fran~ais qui
                    s'installerent sur les rives du Saint-Laurent, il y aura bientOt quatre cents ans, possedaient

                    des connaissances linguistiques assez bien etablies oil prevalaient des fonnes d'ecritures
                    en voie de reglementation et de fixation definitives. On sait, que c'est vers la fin du
                    seizieme siecle en France, que les redacteurs, les notables, les ecclesiastiques et les

                    hommes de lettres se disputerent Ie pins au sujet de la suppression ou de la conservation
                    d'une simple consonne, surtout dans l'ecriture des noms propres.
                      Mais auxdix-septieme et dix-huitieme siecles l'orthographe et l'ecriture reaIiserent des
                    progres definitifs dont il faut tenir compte en paleographie. Comme notre pays ne
                    commen~a se developper qu'au dix-septieme siecle et que les communications avec la

                    mere patrie n'etaient possibles que quelques mois par annee, les scribes qui vinrent ici
                    resterent un peu en marge de l'evolution de l'orthographe et de l'ecriture si bien qu'en un
                    sens leur ecriture, leur orthographe et leur calligraphie, tout en etant differentes, se

                   ressemblent passablement. On retrouve chez eux un peu les memes fa~ns de proceder
                   dans l'art d'ecrire, les memes processus dans la formation des mots, Ie meme emploi des
                   abreviations et les memes tendances au point de vue de l'orthographe. Tout cela, il va
                   sans dire, bien que la tache demeure complexe, facilite un peu Ie dechiffrement de nos
                   manuscrits anciens.

                     La paleographie chez nous est demeuree une science marginale. Peu de personnes s'y
                   sont int€ressees, si on en juge par Ie petit nombre d'articles parut dans nos revues
                   scientifiques sur ce sujet. Pour Ie benefice du lecteur desireux d'en conmutre davantage

                   sur la paleographie chez nous, nous terminons ce chapitre en rappelant les quelques titres
                   parot ace sujet.




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