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En 1636, il était déjà à Beauport, et le 27 juillet, en
la maison de ce seigneur, lui ,et Anne Cloutier signaient
un contrat de mariage par-devant Jean Guyon, le pre-
mier en Nouvelle-France. L'entente comportait une dis-
position particulière: l'union serait «solennisée en
sainte face d'église le plus tôt qu'il sera entre eux, leurs
parents et amis avisé». Cette formule étonnera peut-
être; c'est que la jeune fille n'était probablement pas
nubile, n'ayant pas encore célébré son onzième anni-
ver aire. Fille de Zacharie Cloutier et de Sainte Dupont,
dont nous avons déjà évoqué la mémoire, elle avait ét0
baptisée à Mortagne le ]9 janvier 1626. Le mariage ne
fut célébré que le 12 juillet 1637.
Les parent.\) de l'épouse s'étaient engagés à héber-
ger le jeune couple pendant trois ans. C'est que Robert
Drouin, semble-t-il, préférait pratiquer son métier plu-
tôt que de cultiver, mais la clientèle se faisait rare. Dès
1641, on lui a promis une conce sion, et elle lui est
confirmée cinq ans plus tard, mais il hésite à la mettre
en valeur. Pendant ce temps, le deuil le frappe. Il perd
ses trois premiers enfants dès leur naissance. En 1643,
Geneviève voit le jour; eUe épousera Romain Trépanier
à l'âge de 12 ans. L'enfant. uivant, un bébé de sexe
mâle, est inhumé dès sa naissance. Jeanne sera la der-
nière; à l'âge de 12 ans, elle épousera Pierre Maheu,
sieur des Hazard . On se mariait jeune dans la famille!
Robert Drouin avait finalement décidé de s'établir
sur sa concession, au Château-Richer, probablement à
la suite d'une altercation avec le «faiseur de rames»
Jamet Bourguignon dit le Provençal dont il avait mena-
cé l'épouse au moyen d'un manche de harpon, mais
ceci est une autre histoire. Au début de l'hiver 1648,
Anne Cloutier tombe malade. On la transporte à Qué-