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PELLETIER
Alors que Guillaume arriva avec femme et enfants,
son frère, Antoine, était encore célibataire. Le 19 août
1647, il épousait à Québec Françoise Morin, filJe de
Jean et de Jeanne Denoise, une Rochelaise.
Les frères Pelletier s'établirent à demeure dans la
seigneurie de Beauport. Robert Giffard concéda à. cha-
cun une terre de six arpents de largeur, ayant front sur
le Saint-Laurent et qui, en profondeur, 'étendait jus-
qu'à la rivière Montmorency; elles étaient contiguës et
voisines de celle de Martin Prévost. L'avenir s'annon-
çait prometteur, mais un drame allait survenir. Antoine
n'était marié que depuis six semaines lorsque son canot
chavira en face de sa telTe. S'était-il trop approché des
tourbillons que soulevaient la chute Montmorency? 11
décéda ainsi sans postérité. La jeune veuve se consola
vite: trois mois plus tard, le père Paul Le Jeune bénis-
sait son union avec Étienne Dumay, en présence de
Guillaume et de son fils, Jean.
Guillaume hérita de la terre de son frère, et sans
doute estima-t-il qu'il ne pouvait la cultiver en même
temps que la sienne, car il la céda à Jean Mignault dit
Châtillon.
Quant à Jean, le troisième fils du couple Pelle-
tier/Mabille, c'est à Beauport, le 9 novembre 1649,
qu'il tonda un foyer, avec Anne Langlois, fille de Noël
et de Françoise Garnier (ou Grenier). Les Langlois é-
taient arrivés en Nouvelle-France dès 1634; Noël est
désigné comme pilote du Saint-Laurent. II fut l'un des
premiers colons de la seigneurie de Beaupon.
Jean Pelletier et Anne Langlois eurent neuf enfants
dont deux ne vécurent que quelques jours. Les autres se
marièrent: Noël à Madeleine Migneault en 1674, René
à Marie-Madeleine Leclerc en 1691 et à Marie-Jeanne
Godbout (veuve de Jean Bail1argeon) en 1703, Jean à
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