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GUYON
Les cieux filles Guyon devaient relever aussi le
défi des familles nombreuses. Barbe, l'aînée de la fa-
mille, avait épousé le maître coutelier Pierre Paradis, à
Mortagne en 1632; le couple avait eu sept enfants
avant de passer en Nouvelle-France et il en porta quatre
autres à l'église après son arrivée. Quant à sa sœur,
Marie, elle choisit pour époux un solide Normand, le
maçon François Bélanger, en 1637; celui-ci allait être
capitaine de milice sur la côte de Beaupré et recevoir,
en 1677, la seigneurie de Bonsecours (L' Islet). Le cou-
ple eut 12 enfants.
C'est dire que les huit enfants de Jean Guyon et de
Mathurine Robin leur donnèrent près de 90 petits-en-
fants dont au moins 35 se marièrent à leur tOur.
On s'étonnera peut-être de ce que le patronyme
Guyon ne soit pas davantage répandu; c'est, affirment
les généalogistes, que beaucoup de descendants de Jean
Guyon portent maintenant le nom de Dion.
Les ancêtres Jean Guyon et Zacharie Cloutier de-
vaient être de toutes les fêtes religieuses et populaires.
Ainsi, le Journal des Jésuites nous apprend que lors de
la Fête-Dieu de 1646, ils marchaient à la tête de la
procession, et que, à l'occasion du mariage de Jean
Guyon du Buisson, le fils aîné du pionnier, avec Élisa-
beth Couillard, «il y eut deux violons à la noce, ce qui
ne s'était pas encore vu au Canada».
C'est en 1652 que Pierre Paradis et Barbe Guyon
vinrent en Nouvelle-France avec leur famille. Jean
Guyon et son épouse possédaient tOujours leur maison
à Mortagne. En 1653, ils la cèdent à la paroisse. L'an-
cêtre décéda en 1663; Mathurine Robin l'avait précédé
dans la tombe un an plus tôt.
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