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GUIMONT
seigneurie, il en est résulté le nom de Saint-Augustin-
de-Oesmaures.
Louis Guimont pouvait donc s'embarquer pour le
Canada en toute tranquillité d'esprit, car son maître,
déjà bien établi, allait connaître une fructueuse carrière.
La sienne, hélas, devait se terminer tragiquement, mais
n'anticipons pas.
Le Il février 1653, à Québec, il épouse une Pari-
sienne, Jeanne Bitouset, de la paroisse de Saint-
Étienne-du-Mont. L'église de celle-ci est chère au cœur
des Québécois car c'est tout à côté qu'en 1676 allait
être inhumé le fondateur de Montréal, Paul de Chome-
dey, sieur de Maisonneuve.
Au fil des ans, non seulement la côte de Beauport,
IIlai celle de Beaupré, qui débute à la rivière Montmo-
rency, s'ouvre à la colonisation. En 1658, il s'y trouve
suffisamment de familles pour motiver la construction
d'une petite égli e. Une huitaine d'années plus tôt, des
marin bretons, surpris par une tempête, avaient promis
cl' ériger une chapelle a sainte Anne là où ils to uche-
raien t terre s'ils étaient épargnés.
La dévotion à sainte Anne était tll:S vive (lU Perche.
On ne s'étonnera donc pas de voir Louis Guimont dépo-
ser trois pierre" dans les fondations de la future cha-
pdIe. Il souffre de violents maux de dos et invoque la
mère de Marie, trouvant instantanément la guérison.
Mais avant la fin des travaux, on décide d'ériger la
première église en un lieu plus approprié. Faite de
colombage pierroté, il semble bien que sainte Anne la
prit aussi sous, on aile. En 1662, Esther Ramage, qui
cheminait courbée sur son bâton, bénéficie à son tour
d'une faveur insigne, «marchant avec autant de facilité
qu'elle eut jamais fait», rapportent le Relations des
Jésuites.
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