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Dictionnaire des parlementaires du Québec de 1792 A nos jours
FIGURE 4
Proportion d'élus nés hors du Québec au Parlement du Bas-Canada, 1792-1838
-
Chambre
d'assemblée
En moyenne, les députés nés hors du Québec occupent 18,9 % des sièges durant toute l'existence
du Bas-Canada. Deux raisons peuvent être avancées pour expliquer ce taux relativement élevé,
soit la provenance d'une colonie ou d'un pays où existe déjà un Parlement, ou encore la position
économique et sociale avantageuse de l'individu dans son milieu. Une étude de cas approfondie
pourrait donner d'autres explications.
Si les députés natifs de l'extérieur sont relativement norribreux à la Chambre d'assemblée, la
situation est encore plus accentuée au Conseil législatif. Une seule fois, soit en 1792, le Conseil
législatif sera composé d'une majorité de Canadiens (53,3%). Par la suite, les nominations succes-
sives par les gouverneurs britanniques en feront une chambre sans véritables racines dans la
majorité canadienne. La proportion de conseillers nés hors du Québec atteint des sommets de
67,8% et de 68% en 1827 et en 1830, démontrant jusqu'à quel point le Conseil est dominé par les
loyalistes et les marchands des îles britanniques parmi lesquels les gouverneurs recrutent leurs
conseillers.
Après l'Acte d'union de 1840, la proportion de députés nés ailleurs, mais élus au Québec se situera
autour de 25.1 % jusqu'en 1867. Depuis 1970, la moyenne des parlementaires nés hors du Québec
élus à l'Assemblée nationale s'établit à 8,2%. Des pointes ont été enregistrées aux élections
générales de 1989 (12,8%) et de 1994 (13.6%). Toutefois, le point culminant fut atteint en 1939 alors
que le scrutin donna une chambre composée de 16,3% d'élus nés à l'extérieur du Québec.