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L'influence des militaires à Québec est d'autant plus évidente
qu'entre 1800 et 1850, ils poursuivent activement une politique
d'appropriation de terrains pour des raisons de dgfense. Les
militaires suivaient alors certaines maximes de fortifications
et de défense urbaine. D'abord chaque section des travaux
défensifs devait être vue et défendue par d'autres travaux afin
que l'ennemi soit toujours exposé Zi une ligne de tir. De plus,
une forteresse devait toujours commander tout le terrain qui
l'entourait (17). Ces deux principes trouvent leur application
pratique dans la construction de ravelins, contregardes et glacis
et dans la politique d'appropriation de terrains ngcessaire à
la défense (18).
En 1831, alors que la fonction militiare de Québec est à son
apogée, le service de l'Artillerie et du Génie (Ordnance) possède
286 acres de terrain soit plus d'un kilomètre carré (1.2) à
l'intérieur des limites de la ville (19). Selon un calcul effec-
tué par P. Camu (SI)), l'étendue de la ville en 1830 était de
1.63 mille carré (4.2 kilomètres carrés). En se basant sur ce
chiffre, on peut déduire que les militaires contrQLaient en 1831,
288 des terrains de la ville de Québec. De plus juste au delà
des limites de la ville, ils possèdaient 149 acres de terrains
(. 6 kilomètre carré) (21) .
L'expansion physique de la ville entre 1790 et 1820 colncide
de près avec l'expansion du systëme défensif de Québec. Les
travaux, placés devant l'enceinte principale de la place, occu-
pent un terrain considérable; et dans le cas d'une ville en
pleine expansion comme Québec, coupent la ville en deux sections:
celle devant et celle derrière les fortifications. La construc-
tion des tours Martellos rend le problème encore plus compliqué
car cette première ligne de défense exige aussi un terrain dégagé.
Un conflit entre les intérêts dsfensifs des militaires et le
souci d'une expansion ordonnée de la ville devient inévitable
(22) . Les fortifications et terrains militaires s ' avèrent des