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Cette activité de la ville intéresse grandement les voyageurs
de l'époque. Thomas Ridout à Québec en 1811 écrit: "There are
near two hundred sail lying in the river, they form a forest
of three or four deep for six miles .... Montreal is nothinq to
compare with Quebec in regards to bustle, business or anything
else" (5).
On voit l'exportation des colonies de l'Amérique du Nord
passer de 10,000 loads de bois en 1803 à 175,000 en 1811. Entre
1807 et 1825, le nombre de navires quittant le port de Québec
passe de 239 3 832. Entre 1810 et 1825, l'exportation du bois
(surtout du pin) du port de Québec double. De 1825 à 1840,
elle augmente encore de 50% (6) .
En même temps, la construction de navires se trouve revigorée.
De 1808 à 1812 le tonnage de navires lancés à Québec enregistre
une progression de 167% par rapport aux cinq années antérieures.
Entre 1823 et 1827 la construction de navires attei&un sommet
de production (7). Elle passe d'une dizaine de vaisseaux au
début du siècle, à environ 70 en 1825 (8). La hausse dans ce
secteur est ensuite suivie par un recul léger qui se poursuit
jusqu'en 1830. A partir de cette année, la construction de
navires augmente d'année en année jusqu'en 1835 (9).
Un grand nombre d'ouvriers, d'artisans et de manoeuvres
sont affectés aux divers travaux de la construction navale
(charpentiers, menuisiers, calfats, scieurs de long, etc...);
sur les quais, les débardeurs, appelés alors journaliers de
bord, chargent et déchargent les navires. Il y a 3355 ouvriers
travaillant aux chantiers de navires en 1825 et 4,600 en 1847
(10). Toute une société cosmopolite grouille dans la Basse-ville
et les nombreux cabarets et debits de boisson font recette.
Les bagarres aussi sont violentes et fréquentes et les brigades
de police, insuffisantes. Les industries connexes -cordages,
voiles, agrès- occupent aussi une partie de la population.