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une prédtication qui n'a rien de fade, de guindé, ni
de mièvre. Ce sont des paroles empreintes de bon
sens, des pages où transpirent la sagesse paysanne
et la bonhommie du c pauvre gars Grandin ~, le ber-
ger d'autrefois.
Quel a été mon critère dans le choix de ces pa-
ges , Seuls, des motifs de beauté m'ont guidé. Bea1,té
du sentiment, de la pensée d'abord. Certains passa-
ges ont la limpidité et l'éclat du diamant. Et sa résis-
tance aussi. Plus d'un demi-siècle s'est écoulé, et
ces écrits sont encore d'actualité. Beauté de l'expres-
sion encore. Monseigneur Grandin enveloppe l'élé-
vation de sa pensée, la profondeur de ses sentiments,
dans un style simple, coloré, où se glissent des sou-
venirs de son enfance paysanne et, à l'occasion, quel-
ques pointes d'humour. Les images qu'il évoque sont
celles de sa campagne sarthoise, les sabots, le fouet
du berger, les noisettes; ou encore, les coutumes
indiennes de son pays d'adoption. Certains extraits
pourraient se comparer aux plus belles pages des
Pères de l'Église. Et comme épistolier, bien de ses
lettres sont des bijoux que pourrait envier Madame
de Sévigné.
. Pour ce qui est de la présentation de ces textes,
je n'ai suivi aucun ordre chronologique. J'ai pr6-
féré grouper les citations sous divers chefs ·d'idées,
tels que la famille, la vie chrétienne, etc., ce qui donne
une certainè unité au volume. Il peut se trouver par-
fois quelques répétitiofts dat18 ces lettres; mais même
alors on trouvera l'ft point de vue nouveau, de l'in6-
dit.
Au début de chaque lettre, j'ai placé, là où la
chose est nécessaire, un mot d'explication qui permet