Page 9 - ilovepdf_merged (6)
P. 9
Ami de la science, pour te rendre digne
.d'estime, rectifie d'anciennes erreurs et
mets en pleine lumière une vérité tirée du
puits de l'oubli.
Plusieurs historiens, archivistes et chercheurs se sont penchés, depuis un siècle, sur I'émigration de nos
ancêtres, mais tous ne s'accordent pas sur le nombre approximatif d'Européens qui sont venus tenter
l'expérience du Canada sous le régime français. L'historien Marcel Trudel et le généalogiste Archange
Godbout sont ceux qui ont avancé le chiffre le plus exact, soit une dizaine de milliers d'émigrés. C'est donc
dire qu'un très grand nombre n'a fait qu'un bref séjour au pays pour retraverser l'océan presqu'aussitôt:
question d'ennui et de dépaysement, de climat ou d'inadaptation totale. Précisons toutefois que les
Québécois sont les descendants d'environ deux mille cinq cents couples européens, tout au plus. Si l'on
recense actuellement près de trois mille cinq cents noms de famille, on n'a qu'à se rappeler les nombreux
surnoms, si populaires sous le régime français, pour réaliser que cinq, dix ou même quinze familles actuelles,
portant toutes des noms différents, descendent d'un seul et même ancêtre. Le plus bel exemple à donner est
celui de Paul Hus, marié à Suzanne Baillargeon au Cap-de-la-Madeleine le 16 juin 1669, et dont les
descendants ont pris les surnoms de Paulhus, Beauchemin, Capistran, Corporal, Cournoyer, Latraverse,
Laventure, Lemoine, Miet, Millet, Paul et Paulette.
La consultation des documents d'archives nous révèle que nos ancêtres français venaient principale-
ment des anciennes provinces de l'ouest de la France. C'est Paris et la région parisienne (Ile-de-Frarice) qui a
le plus contribué au peuplement du Canada. Les travaux vraiment définitifs sur le sujet sont assez rares et ils
ne font pas encore les dix doigts de la main. Pour plusieurs provinces, les recherches sont encore à faire.
En 1970, dans l'introduction à Émigration rochelaise en Nouvelle-France, de Godbout, nous donnions
la liste des études sur le peuplement du Canada. Après dix ans, il conviendrait d'ajouter à cette liste l'étude de
M. Pierre Montagne, (( Le Perche des Canadiens ,,, publiée en 1974 dans un numéro spécial de Cahiers
percherons de celle de Mgr Albertus Martin, qc Les colons venus de Bourgogne ,,, publiée en 1973 dans Les
Annales de Bourgogne; Mgr Martin a aussi sur le métier de nombreuses listes d'émigrants venus de la
plupart des provinces de France: ce travail en est encore au stade de la recherche. D'autres travaux ou
études sur I'émigration en provenance de certaines provinces françaises ont déjà été publiées. II faut citer:
l'Auvergne: L'apport de l'Auvergne et du massif central dans le peuplement du Canada ,,, par Raymond
Douville, dans Les Cahiers des Dix, vol. 33, p. 243-289.
le Dauphiné: Les Dauphinois au Canada, par Pierre Saint-Olive, Paris, 1936, 128 p.
la orm man die: La conquête du Canada par les Normands, par Émile Vaillancourt, Montréal, 1930, 256 p.
le Perche: Tourouvre et les Juchereau: un chapitre de I'émigration percheronne au Canada, par madame
Pierre Montaigne, 13e contribution de la Société de généalogie de Québec, Québec, 1965, 194 p.
le Périgord: ((Les Périgourdins au Canada à l'époque du régime français ,,, par le docteur Jean-Noël Biraben,
dans Les Cahiers de la Société historique et archéologique du Périgord, tome 94, 1967, 32 p.
la Picardie: Les Picards au Canada, par le docteur Lomier, Paris-Mamers, 1926, 62 p.
* Citation traduite du breton par E. Ernault, ancien professeur à la faculté des Lettres de l'université de Poitiers.