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LA BRETAGNE ET LA NOUVELLE-FRANCE
Sous l'administration française, les rapports directs entre la Nouvelle-France et la Bretagne n'étaient pas
nombreux. Pourtant, avec sa situation géographique propice, il est étonnant que les relations maritimes entre
les deux contrées n'aient pas été plus fréquentes.
Malgré tout, quatre ports de Bretagne ont joué un rôle non négligeable dans la colonisation de la
Nouvelle-France. Saint-Malo a vu le départ de Jacques Cartier pour découvrir le Canada et au XIV" siècle ;
plusieurs vaisseaux de pêche faisaient la navette entre les deux continents. De Saint-Nazaire est partie la
recrue de 1653 pour Montréal et de Nantes, d'autres vaisseaux marchands ont été affrétés pour l'Amérique.
Enfin, c'est du port de Brest que se fit, entre 1755 et 1758, l'embarquement des troupes françaises venues
défendre le Canada.
Bien que le commerce se faisait en grande partie depuis le port de La Rochelle, la Bretagne fournit tout
de même différents produits à la Nouvelle-France. Parmi les plus importants, notons les toiles de navires
fabriquées à Dinan, Fougeres et Landerneau, le fil de chanvre de Rennes et les chemises de Morlaix.
LES IMMIGRANTS BRETONS
La pauvreté de la Bretagne des XVIIe et XVIIIe siècle fut sans contredit la raison majeure de l'immigration
des Bretons vers le Nouveau-Monde. Au cours de cette époque difficile, plusieurs entreprirent cette migration
dans l'espoir d'améliorer leur condition de vie.
Parmi ceux qui sont venus, presque tous étaient célibataires et sans travail régulier. N'ayant pas les
moyens financiers pour défrayer leur voyage, un grand nombre d'entre eux s'enrôlèrent dans les troupes de la
Marine ou comme marins sur des vaisseaux marchands. Une fois rendus au pays et au terme de leur contrat,
plusieurs décidèrent de se fixer définitivement.
Les difficultés de trouver de l'emploi dans les grandes villes de Bretagne confirment les statistiques nous
révélant que 45 pour cent des immigrants bretons sont originaires des grands centres urbains de Bretagne.
D'autre part, le recrutement se faisait beaucoup plus facilement dans les villes que dans les bourgs éloignés à
travers le pays.
Même si de nombreuses recherches n'ont pas permis de trouver les listes de passagers embarqués
dans les ports de Bretagne, il est évident que tous les immigrants bretons ne sont pas venus uniquement de
La Rochelle ou de Dieppe. Des recherches ultérieures dans les archives maritimes de Brest, Saint-Nazaire,
Nantes, Saint-Malo et Morlaix pourraient éventuellement confirmer ces hypothèses.