Page 56 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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28                  CARACTÈRES PHYSIQUES

                                La plaine des terres basseR du Saint-Laurent est une contrée plate
                            et ba:::,'in, prés{~ntant une n.ltitud0 moyenn de cent pieùs au-del)~us du
                            niveau de la mer. Mais cdte uniformité tlt bri e par quelqu('~ collines
                            d'origine éruptive qui ::;'éU~vent n.bruptempnt de la plaine plate et qui
                            forment des traits saillants du pay..age " utl'C~ment monotone.
                                                 Période G1aclnire et DépOts Modernes
                                A la fin de l'époque dévouipnne, un mouvement général d'exhaus-
                            sement élevait toute l'ét(~ndue de la province de Québec au-dessus du
                            niveau des mers, et cette wrfRce émergea durant les âll;CR géologiques
                            ultérieurs. Donc aucune s0.din;cntation n'y eut lieu, mai~ au cOllt.ruire
                            les terrains y furent soumis aux proce~sus d'érosion et de dénudation,
                            tant atmosphéj'iqu(~s que fluviatilcl:i, entr - le dévonien et la fin de la
                            période glaciaire.  D'où l'ulJ~ence d'a !:lises paléozoïques supérieures
                            (carbonifères et permienne:'»  mr~ozoïqu B et tert.iaires.
                                Durant la période p;laci:Lire, toute l'éteud uc de la province de Québec
                            fut recouverte d'une épai~~e ea!oLLe de gln,ce, qui se prolongeait vers le
                            sud dans les 1~;Latl:>-Unil:>.  Cet inlJUnllS\3 glarier ou nappe, qui avait un
                            mouvement dr. progrel-'::;ion lent mais continu, semblait avoir son centre
                            d'origine et d'alimentation danl:l la partie (:C'lltrale de la péninsule du
                            Labrador; on le désigne sous le nom cl, na ppe glaciaire bbradorêenne.
                                LC'K stries, cannelur   t dépôts p;laciail'el:> indiquent que le mouve..
                            ment de la glace rayonnait du centre d'origine dans toutes les directions,
                            et, au cours de son cheminement, le glacier enlevait ct transportait le
                            soJ, la surface décomposée des roch , et rabotait     profondém<~lIf, et
                            striait les formations SUl' losquelles il p  t. C'e·t à l'action de cette
                            calotte glaciaire que nos hnutcurs burcntienne", ainsi que la plupart
                            des collines au sud du fleuvp Baint-Laurent, doivent lems formes et
                            contours an'ondis) et leur unifolmité de niveau sur la ligne d'horizon.
                                A la fin de l'époque IJ;lacinire, il y eut un affaissement qui amena.
                            un envahiRsement des eaux marines dans les vaIl0('~ du fleuve Saint·,
                            Laurent et ùe la rivière Ottawa. De plus, le front du glacier qui retrai-
                            tait graduellement vers le nord, forma.it un barrage continu qui retenait
                            les eaux; ceci donna lieu n.la formation de gm,ndes nappes d'eau inté--
                            rieuJ'(~8, jusqu'à ce que 1 glacier ait suffi.samment reculé pour permettre
                            l'écollll'ment et l'égouttment par la baie d'Hudson.
                                Durant cette période de submcrgence il s, forma des dépôts épaiH
                            d'al'giles marin('~ et de sables qui, dan~ la province de Québec, atteip;nent
                            leur plus grand développew<'Ilt. dflllS la région des b  (,lS terres du ::-\aint-
                            Laurent. L'argile, qui ~-·t lourde et p;éllénllement de couleur bleue, e~t
                            l'argile Léda qui tire son Hom d'un r.oquillf\.ge marin qui ya:bonde.
                                On en observe de larg;c~ bancs tout le long des l'ives du fleuv·e
                            Snint-Laurent, et elle ':t tr(\R (~paiss  en certains enclroits de la ville
                            de Montréal.   Le sabl ,. dont d'~pa-isses couches surmuntent souvent
                            cette argile, est le sable à RR.xicaves. Il y en a de gros dépôts tn,nt au
                            ",ud qu'au nord du fleuve Saint-Laurent.    Cette période de sédimen-
                            tation qui wivit l'époque glaciaire a rl1çu le nom de période Champlain,
                            dans le Canada est, et la. submergence ma.rine de la paltir. sud de la
                            province est désignée sous le nom de mer Champla.in.
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