Page 55 - Annuaire Statistique Québec - 1918
P. 55

ESQUISSE GÉOLOGIQUE                             27

                         plissements anticlinaux. Cette région ayant été le théâtre d'une intense
                         activité volcanique, les assises sédimentaires ont été envahies, péné-
                         trées et recoupées par des venues de roches ign{(~,':\, tant acide:,; que
                         basiques, ayant souvent des dimensions batholitiques, et dont la nature
                         varie des granites les plus acides.à des péridotites et des serpentines.
                              La région des Apalaches est caractérisée par des gisements de miné-
                         raux industriels très importants.    Les principaux qui font actuelle-
                         ment l'objet d'exploitations importantes, dans la province de Québec,
                         sont les gi'sements d'amiante, les plus cOllsidérables du monde, et les
                         gisements cuprifères du district de Sherbrooke. Parmi les minerais de
                         moindre importance, on observe l'or, le fer chromé, le fer et le plomb.
                         Les roches les plus élevées dans l'échelle géologi.que, que l'on trouve
                         dans la province de Québec, consistent en une lisière d'âge dévono-
                         carboniférien à l'extrémité est de la péninsule de Gaspé.
                                                Le9 Terres Busses du Salnt·Laurent
                              La région des terres basses du Saint-Laurent est bornée au nord
                         par la bordure sud du plateau Laurentien, qui suit il. peu près une
                         ligne droite reliant les villes d'Ottawa et de Québec. Au sud-est, elle
                         vient aboutir contre la grande faille, ou dislocation Champlain-Saint-
                         Laurent, laquelle suit une ligne droite du pied du lac Champlain fi. la
                         ville de Québec.   Cette faille sépare nettement les assises horizontales
                         paléozoïques qui occupent les terres basses, des couches bouleversées
                         de la région des Apalacbes.
                              Le sous-sol de cette étendue est formé de couches de grès, de schistes
                         et de calcaires, légèrement inclinées) du système paléozoïque (étages
                         ordovicien, silurien et dévoni'en) qui se succèdent sans discordances.
                         On les observe reposant en amples plis surbaissés, parfois en voûtes
                         allongées plongeant légèremellt dans toutes les directions i les assises
                         sont recoupées par des failles dont quelques-unes sont à rejet assez
                         considérable; mais, cependant, si on les compare avec les couches boule-
                         versées de la région des Apalaches, on peut dire que les roches de la
                         région des terres basses du Saint-Laurent ne sont pas dérangées.
                              Les assises sousjacentes du district en question relèvent presque
                         exclusivement de l'ordovicien.    On peut dire, d'une façon générale,
                         que les diverses formations ordoviciennes affleurent rangées en bandes
                         à peu près parallèles à la bordure des terrains cristallins qui forment la
                         limite nord des sédiments. Les bandes, ou zones, en contact avec les
                         terrai!ns cristallins sont les plus anciennes et en avançant vers le sud
                         on rencontre des assises successivement de plus en plus récentes, celles
                         qui bordent la faille Champlain-Saint-Laurent étant les plus jeunes.
                         A cause du niveau uniforme qui caractérise la surface des plaines des
                         terres basses et de la nature non disloquée des assises) les dépôts super-
                         ficiels sont très puissants en général, et les affleurements des couches
                         sousjacentes sont très rares.
                              La puissance totale des couches ordoviciennes est très élevée; dans
                         les environs de Montréal on en a mesuré une épaisseur de 4,350 pieds,
                         du grès Potsdam, aux couches les plus élevées des schistes de Lorraine.
   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60