Page 51 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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DE LA PROVINCE                               25

              Lo, plaine des tenCR basses du Saint-Laurent est une contrée plate
         et basse, préR0ntant unI' ultitude moyenne de cent pieds au-dessus du
         niveau de la mer.   Mais cet,t,p uniformité est brisée par quelques collines
         d'I)rigine éruptive qui s'élèvent abruptement de la plaine plate et qui
         forment des traits saillants du paysage autrement monotone.
                              Période Glncillire el Dépôts Modernes
              A la fin de l'époque dévonienne, un mouvement général d'exhau8-
         sement élovait toute l'étendue de la province de Québec au-dessus du
         niveau d{~s mers, et cette surface émergea durant les âges géologiques
         ultériourf;.  Donc aucune sédimentation n'y eut lieu, mais au contraire
         les terrains y furent soumis aux processus d'érosion et de dénudation,
         t.ant atmosphériques que fluviatiles, entre le dévonien et la fin de la
         période glaciaire.  D'où J'absence d'assises paléozoïques supérieures (car-
         bonifèrp-~ et permiennes) mésozoïques et tertiaires.
              Durant la période glaciair.e toute l'étendue de la province de Québec
         fut recouverte d'une éplisse calotte de glace, qui se prolongeait vers le
         sud dans les Etats-Unis.    Cet immense glacier ou nappe, qui a\'ait
         Lin mouvement de progression lent mais continu, r,;(~mblait avoir son cen-
         tre d'origine et d'alimentation dans la partie centrale de la péninsule du
          Labrador, on le désigne sous le nom de nappe glaciaire labradoréenne,
              les stries, cannelures et dépôts glaciaires indiquent que le mouve-
         DlC'nt de la glace rayonnait du centre d'origine dans toutes les directions,
         et, au cours de son cheminement, le glacier enlevait et transportait le
         sol, la surface décomposée des roches, et rabottait profondément et
         striait les formations sur 1cs<lllelles il pa:-;::;ait.  C'est à l'action de cette
         calotte glaciaire que nos hauteurs laurentienncs, ainsi que la plupart
         det) collines au sud du fleuve Saint-Laurent, doivent leurs formes et
         contours a.rrondis, et leur uniformité de niveau sur la ligne d'horizon.
              A la fin de l'époque glaciaire" il y eut un affa.issement qui amena
         un envahissement des eaux marines dans les      vallé(~:'l du fleuve Saint-
         Laurent et de la rivière Ottawa.  De plus, le front du glacier qui retrai-
         tait graduellement vers le nord, formait un barrage continu qui retenait
         les ('[LUX; ceci donna lieu à la formation de grandes nappes d'eau inté-
         rieures, jusllu'à ce que le glacier ait suffisamment reculé pOUl' permettre
         l'écoulement et l'égouttement par la baie d'Hudson.
              DUl'ant cette période de submergence il se forma des dépôts épais
         d'argiles marines et de sables qui, dans la province de Québec, atteignent
         leur 11lus grand développement dans la région des      ba~ses terres du
         Saint-LaU1'I~nt. Vargile qui est lourde et génél'alement de couleur
         bleue, est l'argile Léda qui tire son nom d'un coquillage mal'in qui y
         n.bonde.
              On en observe de larg~s bancs tout le long des rives du fleuve
         Saint-Laurent, et elle est tl'PS épai 'se en cmtains endroits de la ville
         de Montréal. le sable, dont d'épaisties couche::; surmontent souvent cette
         argile, e~;t le sable à Saxicaves,  Il y en a de gros dépôts tant au sud
         qu'au nord du fleuve Saint-Laurent.    Cette période de sédimentation
         qui suivit l'époque glaciaire a reçu le nom de période Champlain, dans
         le Canada est, et la submergence marine de la partie sud de la Province
         est désignée sous le nom de mer Champlain.
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