Page 43 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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24 CARACTÈRES PHYSIQUES
La plaine des Terres basses du Saint-Laurent est une contrée plate
et basse, présentant une altitude moyenne de cent pieds au-dessus du
niveau de la mer. :NIais cette uniformité est brisée par quelques collines
d'origine émptive qui s'élèvent abruptement de la plaine plate et qui
forment des traits saillants du paysage autrement monotone.
Période Glaciaire et DépatB Modernes
A la fin de l'époque dévonienne, un mouvement général d'exhauB-
sement élevait toute l'étendue de la province de Québec au-dessus du
niveau des mers, ct cette surface émergca durant Ics âges géologiques
ultérieurs. Donc aucune sédimentation n'y eut lieu, mais au contraire
les terrains y furcnt soumis aux proccssus d'érosion et de dénudation,
tant atmosphériques que fluviatiles, entre le Dévonien et la fin de la
période glaciaire. D'où l'abscnce d'assiscs paléozoïques supérieures (car-
bonifères et permiennes) mésozoïques et tertiaires.
Durant la période glaciaire toute l'étendue de la province de Québec
fut recouverte d'une épaisse calotte de glace, qui se prolongeait vers le
sud da,ns les Etats-Unis. Cet immense glacier ou' nappe, qui avait
un mouvement de progression lent mais continu, semblait avolX son cen-
tre d'origine et d'alimentation dans la partie centrale de la péninsule du
Labrador; on le désigne sous le nom de nappe glaciairc labradoréenne.
Les stries, cannelures et dépôts glaciaires indiquent que le mouve·
ment de la glace rayonnait du centre d'origine dans toutes les directions,
et, au cours de Son cheminement, le glacier enlevait 'et transportait le
sol, la surface décomposée des roches, et rabottait profondément et
striait les formations sur lesquelles il passait. C'est à l'action de cette
calotte glaciaire que nos hauteurs laurentiennes, ainsi que la plupart
des collines au sud du fleuve Saint-Laurent, doivent leurs formes et
contours arrondis, et leur uniformité de niveau sur la ligne d'horizon.
A la fin de l'époque glaciaire, il y eu un affaissement qui amena un
envahissement des eaux marines dans les vallées du fleuve Saint·
Laurent et de la rivière Ottawa. De plus, le front du glacier qui retrai-
tait graducllcment Vers le nord, formait un barrage continu qui retenait
lcs eaux; ceci donna lieu à la formation de grandes nappes d'eau inté-
rieures, jusqu'à ce que le glaeier ait suffisamment reculé pour permettre
l'écoulement ct l'é'gouttement par la Baic d'Hudson.
Durant cette période de submergcnee il se forma des dépôts épais
d'argiles marines et de sables qui, dans la province de Québec, atteignent
leur plus grand développement dans la région des Basses terres du
Saint-Laurent. L'argile qui cst lourde et généralement de couleur
bleue, est l'argile Léda qui tire son nom d'un coquillage marin qui y
abonde.
On en observe de larges bancs tout le long des rives du fleuve
Saint-Laurent, et elle est très épaisse en eertains endroits de la ville
de 1\lontréa1. Le sable, dont d'épaisses couches surmontent souvent cette
argile, est le sable à Saxicaves. Il y en a de gros dépôts tant au sud
qu'au nord du fleuve Saint-Laurent. Cette période de sédimentation
qui suivit l'époque glaciaire a reçu le nom de période Champlain, daM
le Canada Est, et la submergenee marine de la partie sud de la Provinoe
est désignée sous le nom de mer Champlain.