Page 244 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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         On a groupé, dans cette section, les chiffres indicateurs de l'état
    économique de la province de Québec, se rapportant à l'agriculture et
    aux industries qui en dérivent, à l'élevage des animaux à fourrure, au
    commerce des pelleteries, aux industries alimentées par la forêt, au
     développement des forces hydrauliques, à l'exploitation des pêcheries et
     des mineR et au rendement des manufactures.

                                 A-AGRICULTURE
         Champlain et 1eR vingt-sept colons qui l'accompagnaient, en 1608,
     éprouvèrent la fertilité des bords du Saint-Laurent, et l'année suivante
     le fondateur de Québec récoltla du maïs, du blé, du seigle et des légumes
     dans son jardin de la Nouvclle-France.   ~ais ces fermiers de passage,
     ne se fixèrent pas au sol qu'ils avaient découvert; le véritable pjonnicr
     de l'industrie la plus importante comme la plus prospère de la province
     de Québec fut Louis Hébert qui s'installa à Québec, en 1617, sans autre
     instrument qu'une bèche. D'autres colons s'échelonnèrent, par la suite'
     dans le voisinage des forts et des régions habitées, pour vivre de la
     culture.  Au nombre de ces "laboureurs", on retrouve Abraham }\Œartin,
     et Robert Giffard auquel fut accordée la première seigneurie, en 1634.
         Le développement de       l'agriculture s'effectua lentement    mais
     sans arrêt, en raison de l'augmentation de la population.    Les dénom-
     brements des gouverneurs de la colonie fournissent une documentation
     limitée sur la culture, à cette époque de défrichement.     Les recense-
     ments antérieurs à 1692 mentionnent uniquement les superficies culti.
     vées et le nombre des têtes de bétail.  En 1667, il y avait 11,488 arpents
     de terre sous culture dans la colonie qui avait alors une population
     de 3,918 habitant!s.  Les animaux de ferme étaient au nombre de 3,192
     dont 3,107 bêtes à cornes et 85 moutons.    En 1692, la superficie ense-
     mencée couvrait 26,669 arpents et l'étendue réservoe au pâturage attei-
     gnait 3,643 arpents.   La population de cette môme année était de
     12,431 habitants.   La culture en honneur était le blé dont la récolte
     donna 89,711 minots.    Le nombre des animaux de ferme était mont~
     à 11,804.  Les recensements qui suivirent à des dates irrégulières jus-
     qu'en 1784 puis à tous les dix ans fi partir de 1851 ont toujours accusé-
     une augmentation constante dans le chiffre des surfaces mises en cul-
     ture ou en pâturage et dans le nombre des animaux domestiques.        On
     cultivait, en outre, des plantes nécessaires à l'alimentation, le lin et le
     chanvre pour la fabrication de la toile.   Le tabac ne fut pas négligé
     puisque la récolte de 1734 donna 106,054 livres de ce produit.       Les;
     fermiers s'adonnèrent aussi à l'élevage, aussitôt que leurs terres furent,
     assez productives.
          En se reportant aux éditions antérieures de l'A nnuaire on trouvera
     une statistique précise concernant le développement agricole et l'impor-
     tance du cheptel d'après les chiffres officiels des dénomhrements périodi-
     ques.
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