Page 116 - Annuaire Statistique Québec - 1918

SECTION C.-COLONISATION

a)-R6gions tk colonisation.

Chaque année déverse dans la province un excédent de population
de plus de 40,000, dont une bonne moitié vit dans les centres ruraux;
c'est pourquoi il lui faut plus d'espace et c'est par le défrichement que
se fondent de nouveaux foyers et que se créent des paroisses nouvelles.
N'est pas colon qui veut; c'est un rude métier qui demande une grande
vigueur physique, de l'endurance et un attachement au sol peu ordinaire.
Grâce à la vente du bois marchand et du bois à pulpe sur leurs lots,
les colons peuvent ordinairement attendre sans misère que le sol soit
en état de les faire vivre.
Chaque année, de nombreux colons s'enfoncent dans la forêt. pour
s'y tailler un domaine; et pour atteindre les terres al'ables, ils doivent
parfois traverser des terrains incultes, contourner des lacs, passer des
rivières, vivre éloignés des centres habités.
Le gouvernement favorise l'expansion de lacolonisation en octroyant
des subventions pour la confection et l'entretien des chemins dans
les régions nouvelles, ct la construction de ponts. Il a commencé à
dépenser une pa'rtie des cinq millions de dollars votés en 1919, pour
promouvoir Ics intérêts de l'expansion colonîsn.ta·ice, en systématis,mt
les méthodes employées. Aujourd'hui, les colons reçoivent plus
d'attention que jamais de la part des pouvoirs publics, qui veulent
ainsi leurfaeiliter la tâche, en leur apportant une aide plus-substantielle.
Des sociétés et des agences de colonisation dirigent les colons vers
les terres les plus favorables à la culture.
Les régions les plus import,;ntes de colonisation sont les suivan-
tes: le Témiscamingue, l'Abitibi, la Gatineau, la J,abelle, la Mattavi-
nie, le Lac-Saint-Jean, le Témiscouata, la Vallée de la Matapédia, la
Baie-des-Chaleurs et la Gaspésie.
Il semblerait que les centres où, depuis quelques années, se diri-
gent de préférence les défl'icheurs sont ceux de l'Abitibi, du Témisea-
min"ue, de la Vallée de la Matapédia, et généralement les régions
avoisinant le Transcontinental et l'embranchement du Québec-Central,
de Valley-Junction au lac des Anglais, dans les comtés de Dorchester,
de Bellechasse, de Montmagny. de l'Islet et ·de Témiscouata.
Le Transcontinental accorde des taux réduits aux colons qui veu-
lent aller visiter l'Abitibi, sur présentation d'un certificat donné par
le département de la Colonisation de Québec.
Un grand nombre de colons se dirigent Vers cette région, dont le
sol à base d'argile est très favorable à la culture du foin, des céréales
et, des légumes. Pour preuve que le mouvement de colonisation dans
l'Abitibi augmente considérablement d'une année à l'autre, on trou-
vera, ci-après, un tableau donnant la population êtablie dans chaque
canton depuis 1914 jusqu'à 1920 inclusivement. Ces relevés ont été
faits par M. l'abbé 1. Caron, missionnaire colonisateUJ' de cette région.