Page 160 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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SECTION D.-INSTRUCTION

               La liberté la plus complète existe au sujet de l'enseignement dans la
          province, et le pacte fédératif de 1867 y est intégralement respecté dans
          l'esprit comme dans la lettre de la loi.
               L'enseignement y est bilingue et tout porteur de brevet d'enseigne-
          ment, même pour une école. élémentaire, est tenu de subir un examen
          sur la deuxième langue-c'est-à-dire celle qui n'est pas la langue mater-
          nelle de l'aspirant ou de l'aspirante.
               Les écoles publiques ou neutres, où l'enseignement religieux est banni,
          sont aussi inconnues dans la province de Québec. La loi de l'Instruction
          publique reconnait l'enseignement confessionnel, c'est-à-dire que catholiques
          et protestants peuvent faire instruire leurs enfants dans une école où la
          foi des parents est non seulement respe~tée, mais où son enseignement se
          donne régulièrement.   Nul catholique n'est forcément tenu d'envoyer ses
          enfants à une école protestante ou simplement neutre, ou de contribuer
          de ses deniers pour son soutien, et vice-versa pour les protestants.  Cha-
          que groupe de contribuables ayant les mêmes croyances religieuses
          organise ses écoles, engage ses maîtres et maîtresses et se cotise pour en
          assurer le soutien et la survivance.
               La grande majorité des écoles primaires est sous le contrôle de com-
          missaires ou de syndics d'écoles nommés par les contribuables. Les écoles
          où se donne l'enseignement secondaire, chez les catholiques, sont géné-
          ralement. indépendantes, bien que subventionnées par l'État.         Les
          universités, qui préparent les étudiants aux professions libérales, sont
          aussi dirigées par des corporations indépendantes.    L'l!:tat leur alloue
          un subtantiel subside, chaque année.                          .
               Les subsides votés par la législature pour les écoles sous le contrôle
          des comn issaires ou des syndics, suivantle cas, sontréparties par le surin-
          tendant de l'Instruction publique au pro-rata du nombre d'élèves inscrits
          dans les écoles, l'année précédente.
               Le produit des taxes provenant des compagnies à fonds social est
          réparti entre catholiques et protestants d'une municipalité, quand ces
          deux éléments s'y trouvent, dans les mêmes proportions que l'octroi du
           surintendant de l'Instruction publique aux commissaires et aux syndics
           de cette municipalité.
                                  1.-Urganisation scolaire'

               Département de l'Instruction publique: Toute l'organisation sco-
          laire est sous le contrôle immédiat de ce département, qui relève du'
          Secrétaire de la province. Un surintendant, nommé à vie, administre ce
          département, assisté de deux secrétaires, qui ont les pouvoirs de sous-
           ministres, l'un de langue française et l'autre de langue anglaise, et de
           plusieurs fonctionnaires dont les plus importants sont les assistants-
          secrétaires, les inspecteurs généraux, les comptables, le régistraire, le
          bibliothécaire, etc.
               Ce département, à l'abri des influences politiques, est à proprement
           parler un ministère et il en possède tous les rouages administratifs.  La
           loi de l'Instruction publique (Titre V des S. R. Q'J 1909, et. ses amende-
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