Page 74 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Mais si je pouvais, je lui ferais vraiment plaisir, à
maman. C'est bien beau, falre des commissions, mais c'est
pas un \.rai plaisir, c'estfiiste rendre senice. Moi, je sais ce
qui lui ferait le plus plaisir, à maman. C'est simple comme
bonjour. C'est de sortir de la maison. Pas pour aller au
village, puur faire des conunissiom; mais plus loin, sortir du
village.
Elle ne manque jamais une occasion de faire un petit
tour d'auto, ne serait-ce que pour aller voir mon oncle
Philippe, à Trois-Pistoles; ou un mort au salon funéraire, à
Rivière-du-Loup, pour der lui porter sa messe; ou mieux
encore, der voir Jean-BenoZt, au Collkge Sainte-Anne, à La
Pocatière. Elle devient aère comme uncoq quaiid ils annonon
cent: Jean-Benoît Amyot est demandé au parloir, Jeati-
Benoît Amyot!"
Le plus grand plaisir pour elle, c'est d'aller à Québec
voir sa famille sur la côte de Beaupré. Mais, c'est loin et on
n'y va pas souvent, juste quand papa a affaire. Mais ça, c'est
un voyage, c'est pas pareil.
C'est pour ça qu'de compte toujours sur son tradition-
nel et toujours apprécié *petit tour d'auto. du dimanche
après-midi pour .s'évader un peu et se changer des aire de
la maisonn, comme elle le dit. Le problème, c'est que papa
est inspecteur d'écoles et qu'il voyage toute la semalne. Il
faut donc qu'il aime beaucoup maman et qu'il veuille vrai-
ment lui îâire plaisir, pour reprendre le volant à chaque
dimanche.
Ça n'empêche pas mon père de îàire une petite grimace
à chaque fois et de bouder. pour le restant de l'aprh-midi.
Parce que, pour lui, c'est de 'rester enfin tranquille à la
maison. qui lui fait plaisir. Alors maman, qui l'aime sans
doute beaucoup de ami, renonce padois en pleurant à son
petit tour d'auto, pour laisser mon père profita de la ban-
quillité du dimanche après-midi. Dans ces cas-là, elle se
retire doucemat dans la cuisine et va essuyer ses quelques
larmes avec son beau tablier du dimanche.