Page 168 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Samedi. Je suis encore un peu malade et ii faut que je
monte me coucher plus tôt qu'A l'accoutumée. J'attends
maman nerveusement, ai essapnt de me concentrer sur la
lecture de Tintin eu hérique. Iniposslble. Je tourne et
retmme sans cesse daus mon lit, incapable de lire, trouvant
tout aussi géniale mm itivmition que tous les gadgets des
gangsrers d'Ai Capone.
.Benjamin, éteins ta lumière et dors maintmant
- J'aimerais ça, he aicore un peu.
-il est assez tard. Tu es malade. Courlie-toiln
J'obéis. Je ferme la lumière, mals ne veuxpas donnir.
il ne faut pas que je dorme. Mes pensées ne sont pas très
pures et, pour tout dtre, pas trop catholiques. Pour rester en
éveil, je trouve uu truc digne d'un enkt de Marie. C'est
bien simple, très simple, et Christophe Colomb peut bien
der se faire cuire un ceuf aux d.euülles., moi, je reste
calmement à dité de mm lit et récite mon chapelet, toutes
lumières éteintes.
Avec cette passe-là, je fals d'une picrre deux cmips: si je
me Isis surprmdre, je passe pour im cnfant pieux; et si non,
ça me permet de prendre de l'avance sur la sévère péni-
tence que je suis en train de me mériter.
Je récite ainsi mes *Je vmis due Marie* et, au passage
de la dizaine, un "Notre Père,, comme il se doit. J'entaids
aussi tous les membres de nia faniille monter un à un se
ccmher. C'est d'abord Thomas, puis, deux chapelets plus
tard, Jeau-Baioît. Longtemps plus tard, Jacqueline. C'est
lvug, attendre comme ça.
J'ai déjà six tom de chapelet complets de récit& -
deux rosaires, dirait papa - quand niamiin arrive enh à la
de de bais. J'ai un peu PME, mais je smis prêt, bien prêt
Pm nos gros péchés, l'abbé Lévesque demande uri chape-
let entier alors, avec six chapelets et demi en caisse, c'est
quasiment le bo~i Dleuliii-nième qui va enûn me permettre
de tlkoumir l'ceume de chair, de percer le mptère dii &ilt
de vos critraiUes rst benl*, de corripremhe le secret de la
maternité, brcf, devoir des seins.
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