Page 54 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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5G AARON HART
Ceux qui, durant ces jours troublés, prenaient
par goût ou par intérêt, le risque d'aider les trou-
pes américaines, étaient naturellement considérés
comme des espions ou des transfuges. Benjamin
Sulte a raconté dans son histoire des Forges Saint-
Maurice l'aventure de Pélissier qui, gagné à la
cause américaine et ayant fait preuve d'excès de
zèle, fut pris de peur devant l'issue de la lutte,
passa en France où résidait sa famille et ne re-
vint qu'après avoir reçu d'Haldimand l'assurance
qu'il ne serait pas inquiété.
Or, si Haldimand se chargeait de rassurer
Pélissier, à plus forte raison Hart ne devait pas
être inquiété. Mais le Juif avait d'avance pris ses
précautions. Il était, en même temps que le four-
nisseur de l'armée américaine, celui des troupes
loyales, et il était plus profitable d'exhiber en
cette affaire une indépendance intéressée, puis-
que l'armée de Carleton le payait bien et que les
troupes américaines, c'était son opinion secrète
raffermie par l'enquête qu'il menait au sein de la
population, devaient remporter la victoire.
Il travaillait donc sans être inquiété. Par pru-
dence il s'était fait signer par Carleton un passe-
port: