Page 190 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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PIERRE VADEBONCCEUR (ne en 1920)
1 La situation des Canadiens fiançais dans I'hkoire fut un paradoxe mmt.
G peuple, depuis le dhut, semble podkier une airieuse permanence, maigré
la condicians adri- qui k menacent et parfois le aindamnent, et malgré
l'insigmfianœ de ses moyens, qui ne l'a jamair empêché de p&& ?i
5 perska dans l'histoire. fi s'agit d'un peuple bizarrement posé dans la du&
ct wmme indé dans l'histoire une fois pour tontes, en ddtpit de mus les al&
et dc la vraisemblance. LI ne s'agit pas, autant qu'on pourrait pensa, d'un
Pierra Vadeboncœur compce parmi les
peuple inkcanr i l'origine, pfus tard menacé mais s'affmanr, puis d'autres eqisœs lar pkis impommr du Quebec
moments sur le point de vaincm ou de périr. et donr la courbe historique II sa hh un dwotr de dire rurgence d'una
10 aurair quelque lien serd avec les euénements et les simarions. Son sentiment &kWon wsti &da que dbfkWe pwr les
de pcmmenrr n'a jds eu qu'un rappbn assez lointain avec sa poskion ~:ïgrmzkiraiamu~i ser6signcr
d m. H n'y a plur de milieu. a Ca que
delle et avec ses vindit&. On ne rrowe pas pur ainsi dire de fin ni de nppdib La hd&re Heure ct h Pwn&
ammenGernent dans cette histoire. Les Canadieas français, d'une certaine (1970) : Fhsuts est mut pour un peuple
fàçon, dirait-on, ne sont pas dans I'hiscoire. [...] dacudkcr ses pwsibls.
15 Nous ne podons pas les moyens du pays ; c'ept l'&ranger qui, en quelque sorte, les pèc& ;
mais, contrairement A lui, nous awns unparp. Nous sommes un peuple ; il n'es qu'une caste.
Lt hgage ne s'y trompe pas, qui appelle les conquérants les AngIars et réserve aux seuls
Fmqab le nom de Canadiens. Nous sommes un peuple, mais qui n'a même pas pour lui le
nombre. Nous ne sommes encafe rien que deja, et comme par nature, par une assurance et
20 une conviction sans r;ipporr avec notre peu de pouvoirI nous nous comportons d'une manière
instinctivement souveraine, mais sans psdder les atuibuts & la souveraineté, ou comme une
nation, mais sans gownement. qui nous soit propre, sans protaaion du droit des gens, sans
ambassadeurs, sans armée, sans a&k, SUU constitution ?A noirs, sans aihces, sans projets,
bref sans les mille insrrwnens, Is pesspectives et les r81m multiples qui font qu'un peuple non
2~ seultrnenr existe mais *t et s'&me. C'est Ià une pasih ds fause.
Voiià donc le paradoxe : constituer tsts pmfôndbnent un peuple, mais un peuple dépouillé,
in&, et qui dure et veur durer cornme s'il pcddair effécuvunent ce qu'il faut pour se
comptcf ammc urie &on. b wionhtion, ia, a si bien réussi qu'de o do& & r8t
naissance ii un pays disrinct, nais goumniC par d'autres et privC, en nous, de Wue tout ce
x qui peur en ïâm un pays vdrirabIc. [...] La quesrion est de savoir si nous pourrons encore vivre
dans am condition paradacale. Ma réponse est dgaUve. La conuadiaion, il fiut maintenant
la rhudre OU se r&i&ner A périt Il n'y a plus de milieu.
1. kmez ibrgiim de Pm%deboncœur QC criciquéz-fil
2. Queile est ia tonalité dominante ? Quel but visa I'autsur !
3. Expliquez Is titre i.a hm?&e Heure et h Remh
4. Comparez ia langue de Pi%rréUebamr ii celle de PlemHllikes.
Au plaisir de lire
I
'te pays convergent m