Page 16 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Je soutiens que M. Paquette et sa famille ont été traités injustement et si vous en doutez, je vous renverrai respectueusement, pour plus
 de renseignements, à l'honorable juge Charles Gill, du 946, me Saint-Denis à Montréal, qui est né et a grandi à St. François et connaît
 bien les parties en cause dans cette affaire.


 Les Paquette sont tous des protestants et les catholiques ont usé de leur influence contre eux. Les catholiques romains de St. François
 ont toujours montré de mauvaises dispositions à l'égard des protestants. J'ai appris récemment d'une source fiable que le curé de la

 paroisse, l'abbé Roy, avait du haut de la chaire enjoint à ses fidèles de ne pas voter pour un protestant aux prochaines élections de
 chefs. La vengeance a également été l'une des causes du traitement injuste de la famille Paquette. À l'élection des chefs en 1880.
 Joseph Laurent promit des faveurs à Robert Paquette si celui-ci votait pour lui.  M. Paquette ne répondit pas officiellement à une
 proposition aussi insidieuse. II ne vota  pas pour Joseph Laurent, ce qui poussa ce dernier à déclarer ouvertement la guerre à sa famille.

 M. Laurent allégua à l'époque  et pourrait encore prétexter que si Robert Paquette et sa famille étaient admis au sein de la bande, toutes
 les autres personnes qui on du sang indien par leur mère pourraient aussi l'être. Je lui répondrais que tous les métis abénaquis se
 trouvant dans une situation semblable à celle des Paquette devraient être traités comme eux, mais que les personnes dont il parle n'ont
 jamais vécu dans la réserve, ne parlent pas la langue indienne, ne vivent pas comme les Indiens et n'ont jamais été considérés comme
 des membres de la bande par les Indiens ou reconnu par le Ministère des Affaires Indiennes. Robert Paquette et ses enfants vivent

 encore ici, ils parlent la langue abénaquise, ils chassent et ils fabriquent des paniers pour gagner leur vie comme tous les autres Indiens
 de la bande. Ils ont été privés du privilège qui leur avait été concédé de participer aux conseils de bande et d'avoir part à ses rentes. Je
 vous demande instamment en leur nom d'examiner leur cas si possible avant la prochaine élection des chef, afin qu'ils puissent
 exercer leur droit de vote s'ils retrouvent leur ancienne position sociale.



        J'ai l'honneur d'être
              Monsieur,
  Votre humble et obéissant serviteur
          H. L. Masta Chef





 Référence : Archives National du Canada
 RG10, Microfilm C-12778,
 Volume 21 10, File 20,219

 Ministère des Affaires Indiennes
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