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1678): une existence dans l'ombre du père». Car, même
en Nouvelle-France, l'avitailleur rochelais, calviniste
convaincu, poursuit son fils de ses convictions profon-
dément chevillée.: comment pourrait-il comprendre
que dans la lointaine colonie, il faut faire sienne la foi
catholique pour survivre?
Cet à bord du Taureau que Daniel franchit l'At-
lantique, en 1657, en compagnie de Michel Desorcis
(ancêtre de nos actuelles fanùlles Desorcy), que Fran-
çois Peron a mandaté pour le représenter en Nouvelle-
France. Daniel rentre à La Rochelle après quelques
mois et son pere lui donne une procuration pour rem-
placer Desorcis. Tout heureux de mériter cette confian-
ce, il se rembarque, sur L'Aigle Blane, cette fois, et
envisage de se fixer dans la colonie, mais pour fonder
un foyer, il doit abjurer le calvinisme. Il le fait devant
l'abbé Louis Ango de Maizerets le 6 décembre 1663.
C'est que l'automne précédent est arrivé un groupe de
filles du roi, parmi lecquelles Louise Gargotin, une
presque concitoyenne, car elle était originaire de La
Jarrie, un bourg situé à seulement 8 km du centre de La
Rochelle.
Le 23 février, Daniel et Louise signent leur contrat
de mariage et, trois jours plus tard, 1 abbé Thomas
Morel, l'un des premiers prêtre du séminaire d Qué-
bec, béni sait leur union. Lorsque François Peron ap-
prit l'abjuration de son fils, il le renia, et celui-ci, qui
avait toujours porté le nom de famille de sa mère, prit
celui de . on pèr . On devait dès 101' le désigner comme
Daniel Peron dit Suire et une deuxième lettre «r» s'a-
jouta a ce patronyme.
Le couple se fixa à L'Ange-Gardien et eut six
enfant, dont trois fils. L'un de ceux-ci ne vécut qu'à
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