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PARADIS
benjamine de la famill , Loui e, épou a Thomas Meze-
ray (1678), puis Hilaire Sureau dit Blondin (1691); elle
fut mère de quatre et huit enfants respectivement.
Nous avons vu que l'un des fils de l'ancêtre, Jean,
était capitaine de vaisseau. Or son nom devait être
associé au désastre de l'île aux Oeufs. Au mois d août
1711, l'orgueilleux amiral Hovenden Walker remontait
le Saint-Laurent à la tête d'une flotte de 15 navires de
guerre et de 69 transports pour assiéger Québec. À La
hauteur des récifs de l'île, Jean Paradis était à bord de
l'Edgar, qui arborait le pavillon amira1. Selon mère
Juchereau de Saint-Ignace, l'annaliste de l'Hôtel-Dieu
de Québec, le Neptune, en provenance de La Rochelle
et commandé par Paradis, avait été capturé par les An-
glais au moment d'entrer dans le Saint-Laurent.
Walker aurait contraint Paradis à servir de pilote à
la flotte et, selon l'annaliste, celui-ci aurait volontaire-
ment retardé la progression de l'escadre pour donner au
gouverneur de la colonie le temps de préparer Québec à
subir un siège. Connaissant bien le fleuve, fut-ce pour
conduire le vaisseaux à la catastrophe qu 'il les dirigea
vers l'île aux Oeufs? L'Edgar, piloté d'une main ferme
et experte, sauta avec succès la bane de récifs qui se
présenta, mai huit gros transports qui le suivaient s'y
éventrèrent. Quelques semaines plus tard, le sieur Mar-
gane de Lavaltrie en apercevait les débris et comptait
plus de 1 500 cadavres qui jonchaient la grève. On croit
généralement que Québec n'aurait pas été en état de
résister à un tel. iège, l'amiral Walker disposant de
12 000 hommes. elui-ci, devant un tel désastre, ré.o-
lut de rebrous er chemin.
Mère Juchereau de Saint-Ignace donne le bénéfice
du doute au capitaine Paradis. S'il a délibérément piloté
Walker dans les parages de l'île aux Oeufs, risquant sa
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