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Chez les Paradis:
             les trois frères mariés aux trois sœurs







                 Le métier de coutelier était jadis fort respecté. Dès
            le XIIe siècle, ce terme regroupait des spécialités. Il y
            avait par exemple des lèvres-couteliers, le premier de
            ces deux mots signifiant «artisan», des cout liers fai-
            seurs de manches, car l'on attachait beaucoup d'impor-
            tance al'élégance de l'instrument, et des taillandiers-é-
            mouleurs, chargés d'assurer le fil tranchant des lames.
            À la fin du Xye siècle, chaque maître coutelier devait
            posséder son poinçon déposé en lieu sûr pour éviter
            toute contrefaçon.
                 Au XVIIe siècle, Mortagne-au-Perche compte au
             moins deux couteliers: Jacques et Pierre Paradis. Peut-
            être étaient-ils apparentés ou associés car on les re-
             trouve ensuite à Loisé, une petit commune ituée juste
            au-dessous de Mortagne. En tout cas, c'est le econd
            qui devait donner à l'Amérique des dizaines de milliers
            de Paradis, car lui et ses fils firent preuve d'une remar-
            quable prolificité.
                 Jacques Paradis vit le jour à Mortagne-au-Perche
            et y fut baptisé le 20 juillet 1604. Il était le fils de
            Jacques et de Michelle Pelle. Or, le père était coutelier;


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