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Mal lui en prit, car le Conseil souverain ne badi-
nait pas avec de t ls comportements. Apres l'avoir fait
écrouer au château Saint-Louis, il Je condamna à 300
livres d'amende et au bannis ement a perpétuité de la
ville de Québec. Des huissiers le raccompagnèrent jus-
qu'à la seigneurie de Lauzon dont il semble ne plu, être
sorti, sauf ... pour être inhumé à Québec cinq ans plus
tard.
Cet événement, cependant. ne semble pas avoir
marqué sa réputation, car. un an après sa condamnation,
lui et ses fil François et Jacques figuraient parmi sept
concessionnaires a qui le lieutenant général de Prou-
ville de Tracy accordait une étendue de terrain à ta
Grande Anse (La Pocatiere) pour y établir un Canton
des Suisses Fribourgeois, les quatre autres se nommant
François Rimé, Fran<;ois Tisseau, Jean Gueuchard et
Jean Cahusin. Le document les dit tous Suisses, même
si les frères François et Jacques Miville avaient vu le
jour à Brouage.
L'archiviste Pierre-Georges Roy, qui a étudié ce
projet, écrit que cette tentative de colonisation par des
Sui ses ne réussit malheureusement pas et que seuls les
Miville ont laissé des descendants en Nouvelle-France,
ajoutant que les Miville-Dechêne ont surtout essaimé
dans la région de Kamouraska.
Lors du recensement de 1667, nous retrouvons les
Miville sur la côte de Lauzon. Jacques habite avec ses
parents; il ne se mariera d' a11leurs que deux ans plus
tard. Les Miville, père et mère, sont à la tête d'une
concession qui compte 30 arpents en valeur et huit têtes
de bétail. Tout voi in d'eux, l'autre fils François, est
établi et cultive] 2 arpents. Lorsque, 14 ans plus tard,
le recenseurs parcourent la colonie, François habite
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