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ARCHAMBAULT
de des terres à l'extérieur du fort primitif. En effet,
Ville-Marie n'existait que depuis neuf ans lorsque, le
18 eptembre 1651, on lui octroya une concession de 30
arpents «joignant les terres réservées pour la ville». Or,
le même jour, son gendre, Urbain Tessier dit Lavigne,
sc voyait octroyer une terre de même superficie, joux-
Lant la première, côté ouest. Sept ans plus tard, côté est,
il allait avoir pour voisin immédiat nul autre que Lam-
bert Closse, le major de Ville-Marie.
11 fallait beaucoup de détermination pour songer à
mettre en valeur un emplacement situé au-delà de la
portée des petits canon du fort, car les Iroquois veil-
laient et l'on n'aurait su procéder aux semailles ou
manier la faucille sans arquebu e en bandoulière. Au
dé-but de mai, Jacques Archambault avait risqué sa vie,
en même temps que Charles Le Moyne, pour se porter
au secours de deux colons, dont un certain Jean Chicot,
surpri, par une dizaine de maraudeurs. Une balle perça
la coiffure de Le Moyne et les Iroquois scalpèrent Chi-
cot, lui arrachant un morceau de crâne dans leur hâte,
mais il devait survivre seize ans à sa cruelle expérience!
Deux mois plus tard, Archambault perdait son fils,
Denis, lors d'un autre engagement. C'est le Journal des
Jésuites qui note le fait à la date du 25 août. «Nous
recevons des lettres de Montréal, précise le chroni-
queur, par lesquelles nous apprenons que Denis Ar-
chambault avait été tué raide mort sur la place, d'un
canon qui se creva lorsqu'on le tirait pour le troisième
coup contre 60 Iroquois. Ce fut le 26 de juillet.» C'est
d'ailleurs à cette dernière date que figure l'acte d'inhu-
mation dans le Liber defunctorum de Ville-Marie.
Le 10 mai de la même année, Jacques Archambault
avait vu sa fille Marie chassée de son toit par les Iro-
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