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Les Gosselin:
                  du Calvados à l'île d'Orléans








                 On se demande parfoi ce qui a pu pousser nos
             ancêtres à quitter la France pour se fixer dans la vallée
             du Saint-Laurent. Certes, il n'était pas toujours possible
             d'établir ses fils en ubdivisant une terre, alors que les
             grands espaces de la colonie permettaient l'octroi de
            concessions. Il y avait aussi l'attrait d'un pays neuf,
             avec sa faune abondante et la per pective d'excursions
             en pleine sauvagerie, à la rencontre d'autochtone pra-
             tiquant la traite des pelleteries. Mais un autre facteur
             intervenait: le poids des impôts!
                 Car non eulement la taille seigneuriale existait-
             elle, mais au si la royale, que de nombreux collecteurs
             percevaient partout; l'un de ceux-ci nous est bien
             connu, car c'est à lui que nous devons la fondation de
             Ville-Marie: Jérôme Le Royer de La Dauversiere perce-
             vait cette taxe en l'élection de La Flèche. Et puis, il y
             avait l'exécrée gab Ile, une taxe soit directe, soit indi-
             recte ur le sel!
                 Telle était la situation de la paysannerie lorsque
             Gabriel Gasselin quitta son hameau natal. Fils de Nico-
             las Gasselin et de Marguerite Dubréal, il avait vu Je jour


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