Page 159 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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tant  que, si  j'abandonnois  Carillon,  que l'ennemi  s'en
                                            emparât ainsi que de Saint-Frédéric, une fois sur le lac,
                                           je  serois obligé  A  laisser  dans la  partie  de  Saint-Jean
                                            un corps con6id4rable pour euipficher  qu'il ne  pénétr8t
                                            par cette partie ; au lieu  que,  les ayant  conservés jus-
                                            qu'au  moment  que  la  flotte  sera  en  rivikre, j'aurai  le
                                            temps  de  faire  descendre  h  Quéhec  la  plus  grande
                                           partie  de  nos  troupes,  peudant  que  Carillon,  Saint-
                                           Frt'cléric  et  les  chébecs  seront sufisant  pour  arreter
                                           successivement  l'ennemi  et  nous  donner  le  temps
                                           d'avoir  une ou cieux  batailles.  Cne  seule  de  gagnee
                                           sauve la colonie ; la Hotte  s'en  va, et nous  retouriions
                                           nous opposer  aux progrès de l'ennemi.
                                              h l'&rd   des trdvaux  de  l'extérieur  de  Québec, le
                                           dBfaut de vivres ne peruiet pas d'y penser.  Il faudroit
                                           y  employer quatre  mille  hommes,  auxquels,  n'ayant
                                           pas de farine A  donner, je  serois obligé de fournir deux
                                           livres en riaiide à  manger;  ce  qui feroit  une consom-
                                           mation  da  dix  h  douze cents  bêtes  à  cornes  pour  un
                                           mois,  unique  ressource que  je  réserve  pour  vivre  si
                                           noiis  avions le malheur  que  tous nos  convois  fussent
                                           interceptés,  Je lue borne donc à  laisser  continuer tous
                                           les approvisionnements,  B  la fermeture des portes de la
                                           ville,  21  travailler  à  l'enceinte,  L  l'établissement  des
                                           batteries, enfin  h tout  ce que  l'ou  peut  faire  sans une
                                           coiisonimation  extraordinaire de vivres, et h procurer h
                                           l'hi?I)itaiit autant que je  le poui~ois les moyens de faire
                                           les semences.  Sans cela les secours de France,  quelque
                                           grands qu'ils  piiissent étre, ne pourraient subvenir à la
                                           subnistance  d'environ  quatre-vin$-dix  mille âmes qui
                                           sont dans cetu colonie.
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