Page 15 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Les  Montagnais,  de  mœurs  douces  et  paisibles,  avaient  en  somme
                               beaucoup  de  qualités  naturelles  qui  les  disposaient  à  la  pratique  de  la
                               religion  elirétienne.  Mais  les  Blanes  qui  vivaient  au  milieu  d'eux  ne
                              leur  donnaient  pas  que de bons  exemples.  Ils ne  se  faisaient pas faute
                               d'enivrer  les Sauvages et de pécher  contre la pureté  avec les Sauvagesses.
                              Tel  mandement  de  Mgr Briand  et  telle  lettre  inédite  du  père  de  la
                               Brosses  en  disent  long  sur les  désordres  que ees  deux  vices  entraînent
                               dans une  mission  sauvage.  Enfin, le rapport  que Mgr Hubert faisait  au
                               Saint-Siège  en  1794  indique  le  baromètre  exaet  de  la  religion  de  nos
                               Indieiis  6 cette époque.
                                       Les sauvages. . . on!  les PIUS h~ur'uses  disp09i~ioiis à  la  pielé.  Ils
                                   sont  inteIlig~nts, dwiles,  rcspeclueux  rnvers  leurs  prGlres,  bons  caiho-
                                   liques ; ils  pricni  beaucoup,  écouient  la  pnrolc  avec  avidité,  el montrent
                                   une  dévoiion  rendre  et  aHcctueuw.   Mais  ces  excelleiiies  dispositions
                                   son1  tolalenienl  érlipsies  par  lpur  p~nchement inconcevable  pour  l'ivro-
                                   gnerie.  Leur  laihle S'PFI  1e1Irmen1 manil~.i~G, du  momrni  qu'on  a  coin-
                                   nieiicé  à I~B Iréqucnii?~, qui? dEs  lors Ir;; marrhands  tnropéens,  pour  avoir
                                   plus  sürcmcnt  )cura  pcllctrrie,   PI  aufrw objets  de  commrrre.  er:  sont
                                   empressés dt leur  poricr  ii l'rnvi  dm boissons  enivranres,  persuadés  quc
                                                                  .
                                   de  là  dépendait  le  sucris  di? ]pur;;  aflair~s . .  La  plupart  dc  Ipurs  inis-
                                   sionnaire8 sont  Iortéa de n'ridm~tir~ la communion qu'un  ires  petit  nom-
                                                             à
                                   Lre  d'1ioniinta.  n
                                           111. - Les naidriunnaires e!  leurs  activiié~.
                                            1. - Pierre-Cléiiien~ Parent  ( 1769- 1784).
                                   Sa  vocation  miasionnaire  lui vint de faqon assez inattendue.  Relevé
                               de ses fonctions de curé par  le grand  vicaire Briand  ct  expulsé dn pres-
                              by têre  de  St-Valier-de-Bellechasse  a manu  militari  i, il resta  quelques
                               annéea  sans exercer  aucune  fonetion  du  ministère.  Puis,  à  la  fin  de
                               1769, son évêque lui  doniia misaion  pour  lee  postes  de  Mingn et de St-
                              Augnstin,  appartenant  alors  à  Francois  Perrault,  de  Québec.  11  eut  à
                               remplacer  le Pere de  ln  Browe  à  Sept-1le.i en  1779 et,  à  la  mort  de ee
                               dernier, dans tous les po.ites du Las du fleuve jufiqu'à  Tadoussae,  en 1782
                               et en  1Z3. Vers ie même temps, hl"  Briand lui écrivait  pour lui exprimer
                               sa  safisfaction.  M.  Parent  mourut  et  fut  enterré  ;i  Natashquan  le  21
                               avril  1784.  Lee  missionnaires  et  les  Indiens  gardèrent  toujours  fidèle-
                               ment  le  souvenir  du  lieu  ptkis da sa  sépulture, de sorte qu'il  fut facile
                              de le reeonnaitre lorsqu'on  érigea  un monument  à la  mémüire de  ce
                              ire en juillet  1955.
                                           2. - Pierre-Joseph Cornpain  ( 1782-1784).
                                  On  voit  par  le  Magnus  Liber  a   que  le  curé de 1'IIe-aux-Coudres
                              et  des  Eboulements,  Messire  Pierre-Joseph  Compain,  vint  quatre  fois
                              exereer  son  ministère  à Tadoussac.  La  première fois, les  11 et  12 avril
                              1782,  ce  fut  pour  donner  les  derniers saerements  et  la  sépulture  weté-
                              siastique au dernier missionnaire jésuite,  le célèbre Pére Jean-Bapiisie de
                              la Brosse.  Il  y revint  en  juin  1783, puis  en  avril et en  juillet  1784.


                               4  Mandcmrnt  à  touie  lu  nation  montagnaise : Qnébcc,  13 mai  1769.
                               0  Lettre  à M.  Gravé, V.G. : Tndou.ssac, 21 avril 1780.
                                 Regisire  u B  des  Postes  du Roi,  1759-1784.
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