Page 336 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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INDUSTRIE FüRRRTIÈRE                            291

                               LA PÉPINIÈRE DE BEBTHlERHLLE

               Le problème forestier ne peut être résolu par la régénération natu-
           relle. Si la nature se charge généralement de reconstituer ce que l'on
           appelle "l'édifice forestier", il arrive qu'elle n'emploie pas toujours le
           matériel que l'on y voudrait.   Dans d'autres cas, cette reconstitution
           par les seules forces de la nature est à peu près impossible. Ceci est tout
           particulièrement vrai des terrains formés de sables mouvants qui par
           leur mobilité détruisent, au fur et à mesure, les ébauches de régénéra-
           tion faites par la forêt.  C'est dire que l'homme doit, dans certaines
           circonstances, avoir recoUrs il la régénération artificielle, faire des semis
           ou des plantations.

               C'est pour cela que le gouvernement de Québec créait, en 1908, 11
           Berthierville, une pépinière. Il fit, à cet effet, l'acquisition d'une ferme
           qui peut être divisée sommairement en trois parties: l'une occupée par
           une forêt où se trouvent associées plusieurs essences de valeur et d'un
           âge avancé, l'autre affectée aux travaux agricoles, et la troisième aUx
           expériences forestières, à la culture proprement dite des arbres destinés
           au reboisement ou à l'ornementation.    Dans cette partie, les essences
           les plus variées sont cultivées, non seulement celles du pays, mais encore
           celles de l'étranger qui peuvent s'accommoder de nos conditions clima-
           tériques.  Dans la liste offi.cielle des arbres, nous relevons notamment
           le pin sylvestre, le pin de montagne, le pin noir d'Autriche, l'épiuette
           de Norvège, l'épinette blanche, l'épinette de Sitka, le sapin de Douglas,
           le mélèze d'Europe, l'aulne glutineux et le saule de Russie, Ce sont là
           des espèces d'arbres que l'on a réussi 11 acclimater et qui contribueront,
           dans une certa,ine mesure, il modifier quelque peu la physionomie de
           nos forêts, comme celle de nos parcs et de nos avenues.

               La pépinière fournit non seulement des arbres pour l'enrichisse-
           ment de nos forêts incendiées ou dépréciées par des coupes intensives,
           mais encore pour servir à l'ornementation de la propriété privée, des
           terrains scolaires, des parcs et des routes. Parmi les travaux de reboi-
           sement importants, que le gouvernement a entrepris avec les plants
           provenant de la pépinière de Berthierville, citons Jes plantations des
           dunes de J.achute, de Berthier Jonction, et celles effectuées dans les
           réserves forestières cantonales de Kénogami, de Parke, de :Vlacpès, de
           "formandin, d'Albanel, de Parent et de Cimon.
               La création de la pépinière de BerthierviUe répondait 11 un besoin.
           EUe reste une œuvre susceptible de rendre de, services variés.       En
           effet, elle stimule, pal' ses recherche" le culte de l'arbre, montre les
           profits que l'on peut, dans certaIns milieux, tirer des travaux de reboi-
           sement, permet l'introduction !loU pays des arbres précieux particuliers
           il, d'autres régions et constitue un champ d'expérience où les techniciens
           peuvent compléter leurs connaissances.
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