Page 425 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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D-BUREAUX DE PLACEMENT
Les bureaux de placement sont d'ordinaire des entreprises commer-
ciales ayant pour objet de servir d'intermédiaires entre celui qui offre
et celui qui recherche un empJoi. Le tenancier d'une agence de ce genre
-le placeur~reçoit une rémunération pour le service rendu. L'insti-
tution des bureaux de placement a soulevé, il y a quelques années, de
nombreuses réclamations. Les ouvriers eurent à se plaindre de maints
abus; ils manifestèrent à différentes reprises leur mécontentement, et
finalement ils demandèrent au gouvernement provincial l'établissement
de bureaux de placement gratuits. Pour se rendre à cette demande,
le Gouvernement fit adopter par la Législature, en 1910, la loi relative
à l'établissement du bureau de placement où tous les ouvriers, sujets
britanniques ou nés au Canada, et qui résident en cette Province,
peuvent, dans le but d'obtenir de l'emploi, faire enregistrer leur nom,
sans frais, à tout bureau de placement aux conditions que peut déter-
miner le lieutenant-gouverneur en conseil. Et il est du devoir du surin-
tendant et des autres employés qui l'assistent de recevoir et d'enregistrer
gratuitement les demandes qui leur sont faites par les patrons et les
employeurs qui requièrent les services d'ouvriers.
D'après cette loi, un particulier ne peut ouvrir ou contrôler un
bureau de placement pour des ouvriers sans s'être, au préalable, muni
d'lln permis du ministre des Travaux publics et du travail. Ce permis
doit être (30nstamment affi(;hé dans le bureau, à la vue du public.
Il y a cinq bureaux de placement sous le contrôle immédiat du
gouvernement dans la Province, dans chacune des villes suivantes:
Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Hull. Les inspecteurs
des établissements indus·triels sont tenus de les visiter ainsi que d'exami-
ner leurs livres, registres et autres documents.
Les tableaux suivants donnent les opérations de ces bureaux depuis
leur établissement, c'est-à-dire, pour les années 1911 à 1922 inclusive-
ment (année se terminant le 30 juin); pendant cette période de douze
ans 103,120 personnes ont reçu de l'emploi par l'entremise des bureaux
de placement. En 1922, la proportion des ouvriers placés pour 100
demandant un emploi etait de 32. C'est une diminution sur les années
antérieures dans le rapport de l'offre à la demande mais la cause en est
attribuable à la situation économique. Le nombre des personnes solli-
citant lm emploi, seL:m les inscriptions des cinq bureaux de la Province,
a été plus abondant en 1922 que pendant les autres années de fonction-
nement. Il y avait au delà de 37,000 demandes pour 13,000 vacances
signalées par les patrons. Pendant l'année 10,983 personnes, au total
furent placées.