Page 33 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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pas au-dessous du point de congélation, tandis que celle de l'air est beau-
eoup plus basse; 2° parce que la neige contient de l'acide carbonique
et .même souvent des nitrates et de l'ammoniaque, substances azotées
fertilisantes qui, lorsque la'neige fond, pénètrent lentement dans le sol
et s'insinuent dans les sillons et les mottes de terre. Enfin, la neige
tempère la chaleur ardente de l'été en' refroidissant les vents qui passent
sur le sommet des montagnes; lorsqù'elle s'amasse dans les lieux élévés,
elle sert, en fondant, il. alimenter les rivières, qui se convertiraient lm
torrents déyastateurs ou en vastes lacs, si la même quantité d'eau leur arri-
vait sour forme de pluie, dans un temps trop court.
Il ne faut donc pas croire que la rigueur du climat canadien soit lln
obstacle il. la culture des céréales, des plantes fourragères, des racines et
des fruits. Bien au contraire. La province de Québec est d'une fertilité
exceptionnelle; la neige n'empêche nullement l'élevage; le climat donne
au bétail une vigueur remarquable qui contribue pour beaucoup à le pré-
server des épidémies, La neige donne en outre il. la terre un absolu repos
au printemps, le dégel l'imbibe et la prépare admirablement pour la pro-
duction en développant natUl'eliement les sucs les plus nutritifs qu"en
Europe on est obligé de provoquer artificiellement.
L'été est généralement tempéré et la période de grande chaleur dul'C
rarement plus de quelques semaines. Il arrive peu souvent que le ther-
momètre dépasse 80° Fahrenheit. Les eéréales parviennent à maturité
sur tous les points de la province. Dans l'Abitibi, région récemment
ouverte il. la colonisation, au nord-ouest de la province, la durée de l'inso-
lation, au cours de l'été, est plus longue que dans les autres parties de la
province. Les habitants de ce t'erritoire peuvent travailler aux travaux
des champs de trois heures du matin il. neuf heures du soir, pendant l!es
mois de juin, juillet, août et septembre. Les plantes y croissent donc
très rapidement. La précipitation est assez 'abondante, en été pour per-
mettre à la flore de se développer en trois mois, aidée des chauds rayons
du soleil.
Les cyclones et les ouragans, si fréquents dans la république voisine,
y sont inconnus, et il est très rare que la grêle vienne dévaster les cul-
tures des champs. Les pâturages, d'ordinaire abondants, donnent une
excellente nourriture aux bestiaux qui sont laissés en liberté de juin à
octobre, dans les prairies.
Sur divers points de la province, les gouvernements du Canada et de
hi province de Québec ont établi des stations clim,ttologiques confiée!, à
des gardiens compétents, qui font des rapports mensuels. On trouvel'a,
dans les pages suivantes, un grand nombre de tableaux rétrospectifs et
annuels faisant connaître les variations de température, les précipitations,
de même que la durée de l'insolation, dans chaque localité où se trouve
une station climatologique.
Tout lecteur avisé y trouvera des données complètes sur l'état de la
climatologie; il pourra aussi se rendre compte des conditions variées de la
température, etc., sur toute l'étendue habitée de la province de Québec,
de l'Ile d'Anticosti à l'Abitibi et de Sherbrooke à Mis1{assini.