Page 32 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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              CLIMATOLOGIE DANS LA PROVINCE DE QUEBEC

              L'immense territoire qu'elle couvre, l'enfoncement du golfe du St·
        'Laurem à des centaines de milles li l'intérieur des terres, les banquises
         qui longent le détroit de Belle-Isle, les chaines de montagnes qui cou-
         rent parallèlement au fleuve, tous ces facteurs influent sur le climat de
         la province de Québec et le font varier suivant les circonstances de
         lieux, d'altitude, de proximité ou d'éloignement du golfe et des mon-
         tagnes ou du voisiüage de la forêt,
              Toutes les saisons y ont leur charme, bien que le printemps,
         dans la partie orientale surtout, soit ordinairement court et l'hiver
         long, parfois rigoureux, mais toujours salubre. Le printemps s'annonce
         dès le premier jour d'avril, avec la fonte des neiges, et les semailles se
         commencent, dans la partie occidentale et au sud, vers la fin du même
         mois, tandis que, dans la partie orientale et au nord, elle retarde jusqu'au
         quinze mai.   L'on peut donc affirmer que, d'une extrémité li l'autre de
         son territoire, ily a une variantc de trois semaines entre l'époque propice
         à la mise en terre des grains de semence.
              La vallée du St-Laurent subit l'influence des vents froids qui s'en-
         gouffrent dans l'entonnoir du golfe--·vents dont la fraicheur a pour cause
         les banquises de glace qui y sont entrainées par les courants ma,rins il
         travers le détroit de Belle-Isle, entre Terre-~euveet la CÔ\e du Labrador.
              L'hiVer dure de novembre iL avril et, pendant ce laps de six mois, le
         Bol est reoouvert de neige. Le sol gèle pmfois iL une profondeur variant
         de un li, trois pieds. Certaines années, la neige tombe avant que le sol
         soit dmci pal' les gelées 'd'automne, ce qui a pour effet de provoquer un
         printemps plus hà,tif; parce qu'alors la neige, réduite en eau sous les
         chauds rayons du soleil d'avril, s'infiltre plus rapidement dans la terre.
         Cette épaisse couche de neige protège les ehaumes contre les meurtrissu"
         res des gelées trop fortes et permct aux prairies de reverdir promptement,
         dès que les champs sont débarrassés de leur mantcau glacé.
             En hivcr, lc tllermomètre baisse parfois jusqu'à 35" Fahrenheit, mais
         par exccption seulcment.   L'humidité rend l'air piquant, surtout quand
         il est poussé par le vent du nord-est.  La couche de ncigc est d'un grand
         appoint pour l'exploitation forestière et permet aux bûcherons de trainer
         facilement les billes de bois aux rivières, pour êtrc flottées, au printemps,
         jtlsqu'aux scieries mécaniques ou aux pulpel'ies.    La fabrication du
         sucre d'érable est encore aidée, de ce fait, en permettant le battage de
         chemins à travers la, forêt, pour transporter la sève cueillie dans des bar-
         riques posées sur des tralneaux à lisses.   C'est encore pendant cette
         saison que les fermiers font leur provision de boi~ de ehauffage pour ali-
         menter les poêles et les fournaises, au cours de la rude saison des froids.
             La neige sert à tenir la terre chaude en hiver ct à la fertiliser, parce
                0
         que: 1 sa conductibilité étant très faible, lorsqu'elle cOUVre d'une
         épaisse couche la surface du sol, la température de ce dernier Ile s'abaisse
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