Page 57 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 57
Des fois, je me dis que c'est pas chrétieu que d'attendre
au dimanche pour nous payer. On serait peut-être mieux de
se faire payer le samedi.
C'est sûr qu'on peut faire quelques petit4 extra aux
baptêmes et airx mariages, mais c'est Jamais assuré et il
faut courlr après. Pour les baptêmes, on s'en tire parfois
avec un dollar, quaud le parrain pense à nous. C'est pas
toujoucs le cas. Même chose pour les mariages, à la ditfé-
rence que c'est au père de la mariée que doivent fi'adr~lmer
nos plus beaiix sourires.
Une fois, J'ai quand même rew cinq plastres parce que
j'avaie ramassé le chapeau de la mére de la mariée. il était
parti au vent et j'avais couru après. Il vente fort des fois à
l'Ide-Verte, sur le bord du fleuve. Mais la plupart du lup,
dans les mariages, le monde est trop énervé pour penser à
nous, les &ts qui leur servons la messe.
Pour les senices et les enterrements, c'est ditféreat.
Quand ça arrive en semaine, on a le droit de s'absenter de
l'école pur une demi-journée. Ça dépend quand le mort est
mort. Il faut qu'il meure la Bn de semaine. Comme ça, on
peut i'entnrer le mardi ou le mercredi. Mais quand le mort
meurt durant la semaine, son service est presque tout le
temps le samedi. Ça dépad pas toujours du mort.
C'est parce qu'à l'Isle-Verte, on n'aplus de croque-mort.
Le bedeau Dubois, fl paraît qu'avant, fl était croque-mort
C'est Jean-Marc Dubois, son iü6, qui me l'a dit Mais m&-
taiant, le bedeaune croque plus. Ii a juste gardéun coin de
san salon. Ca hit que nos maris, fl faut les envoper à Riviére-
du-loup, au salon Massé, pour les ïaire embaumer. Quand
ils reviennent, des fois, iiavont chez le bedeau Dibois, dans
son coin de saion. Mais fl y en a beaucoup qui ne revimcnt
pas. Ils se font exposer à Rivière-duLoup et ils reviennent
Juste pour leur savice.