Page 4 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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A VAhIT- PROPOS
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Jacques Poulin. r/olk$wagni bfsm
Quatre ans plus tard, il fait bon de consrater que nos intuitions se sont av2rée.s. Que la folle
entreprise qu'avair éré la diaction de la première .!dirion de t'clnrhoiugi~ cfc L? /in&mire
qdbtcoiie n'a pas été vaine : i'accutil des professeurs a irP au-dela de roures nos attentes. Mais
loin d'être une raison de nous sattrfaire de cette w valeur siire n, cet accueil enthousiaste nous
sert plurbt d'aiguillon pour présenter un ouvrage encore plus apre à répondre au besoins des
profaseurs er des étudiants de niveau collégial.
L'un des principaux- défis de ce projec consisrait i observer l'évolution littéraire sous un angle
peu habituel : non plus celui essentiellement historique, auquel nous irions habit&, mais
celui des courancs et des rendances lirréraires comme mode d'organisation polir regrouper les
auteurs. !l faur cependanr reconnaitre que, malgrci de nombreuses liésirarions renanc B :a
ddfinirion rnème des mots u courant ii ec *t rendance s, l'approche n'en pas si différenre qu'elle
a pu paraître : il y a une grande complicité enrre un courant et une époque litriraires, chacun
s'inscrivant dans un devenir historique.
Apportons ici quelques distincrions. Alors qu'une icok lirténire se définit par son origine
et ses influences et qu'un rnortvrmcnt regroupe des aurr.irs qui se définisscnr pat leurs
orientations communes, un couran# permet une plus grande ouverture : il propose un lieu de
la litrérarure sinid à la convergence de préoccuparions misciques, esrhétiques er sociales dans
une &poque donnke. Le courant litriraire arrive à canaliser diffirencs facteurs en une vision
du monde originale permettant une appr&ension du réel. Quant à la ttdnce litréraire. elle
se veut beaucoup plus libre, moins inscrice dans une cancemrion : on pourrait parler d'une
orientation commune a plusieurs (comme la rendance féministe dans le courant de la
uansgression) .
Nous avons dégagé & courants comme auran t d'irapes de I'irinerxire d'apprenrissage
d'un peuple qui s'initie à la parole de méme qu'à la conquêre de sa liberté, rant m~lecr~ve
qu'individuelle. Ca courants procèdent de trois sources. Ils sonr puists d'abord dans la
Iittérarure de la Nouvelle-France (1534-1760), nec. dans la mouvance qui annonce déjà notre
quête de l'ailleurs. Puis dans les Ccnrs di1 Canada français (1760-1960), au style souvent
enrubanni ou gominé, qui militent tantôt pour la défense des valeurs iradiriorinelles, rancôr
pour celle des liberrb. Enfin, dans la liniracure du QuCbec [à partir de 1360), où un pays
accepte d'assumer son destin ec la gestion de son existence collective. Une lirréranire au style
herbu, mal fauché, qui affirme enfin la légirimiré du moi - pris en charge jusqu'à ce jour
par I'idkologie et la religion -, qui affirme meme la légitimiri du moi de l'Aurre, ce voisin er
n2anmoins é~ranger donr on affectait d'ignorer l'existence.
Chaque chapitre propose de plus une vision du monde asiociée à un courant diffdrenr. Ancrée
d'abord dans un contexte himorique, ceme vision prend chair dans des manifestations sociales
qui, elles, diterminent un conrexte litteraire parriculia. Autre particdacité des dix courants
présentés ici, qui ne sonr que le regroupement de constmtes obscrvtcs au fil des lectureç,
chacun appelle logiquemenr le courant suivanr: dans un enchaînement aussi bien hématique