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MESSIER                          125


     renollveléÇ,es vœux et ses promesses( à Marie, il fit si bien une
     Duit, qn1Lpar.rin1 ' détourner son maîtr} de dessus ses pieds
     sans qu'il s'éveillât, et, s'étant heureusement dégagé de sa tor-
     ture, il prit incontinent la fuite et s'enfonça danses bois.
     Mais, après avoir beaucou~Hru, par des broussaillèSëtdes
     halliers, jus'qu'à perdre haleine, il reconnut, à sa grande
     frayeur, qu'il se re,trouvait précisément à ]~caba!?!Lf!'où il éta1l
     parti.  Il s'élance au plus tôt d'un autre côté, se met il courir
   - avec plus de v',t sse encor'e; enfin le jour commençan t à poin-
     dre, il aperçoit de nouveau la cabane.  A]ors il monle sur lI.l,
     arbre, d'où il peut apercevoi les Iroquois; il les voit allant ~t
     venant tout a -tour de lui, suivant ses trace; assez bien mar-
     quées sur la neige, mais tellement confondues à cause  0 es tours
     et des détours qu'il ava.it faits, que les Ira uois s'y perdaient
     eux-mêmes et hoe savaient de quel côté le poursuivre.  Le jour
     et la nuit  llivants se passèrent  ans ces frayeurs ~ortenes ;
     mais le lendemain, tout le bois d'alentoul' étant dans lion profond
     silence, j]-jugea qu'il pouvait d'escendre avec assurance. dans
  -l'espoIr que sa fuite   erait plus henreuse le jo';r qu'elle ne
     l'a'Vait été la nuit.  Il prend donc le chemin opposé à cehi
     qt'l'avaient tenu les Iroquois à leur départ, et se me à marcher
     à grands pas;. toutefois, sans y penser, il va se jeter dans no.;
     autre bande   'ennemis, qui à l'instant ne manquent pas df' le
     garroter fortement comme un captif repris.  Se voyant replon-
     ger dans son premier malheur, i s adresse de nouveau 8. sa
                                                                    l'
     Protectrice, parvient une seconde foi a se remettre en liberté
                              .. ..,r"  ,                       ,
     et se dirige vers Ville-Marie.  Chemin faisant, il rencon tre ort
     à propos nn pied ou plutôt un os d'origp.al, qu'il suce et qu'il
     ronge qnelqne temps; mais, quoiqu'il n'ait plus bientôt pour
     tonte nourriture qne les bourg'eons des arbl~es, il est plein  0';)
     d'espél'an. e queCellLqui l'avait fait -écl.apper de tant de périls 9 &
     le conduira enfin au  ort du salut.  Après s'être slÏÛve deux
     fois, il gravissait une petite colline, lorsque ]a même bande
    d'Iroquois, des mains desquels il s'était échappé d'abü;d, m'OO:
     tait de l'autre côté, revenant  e Ville-Mane,-où elle avait fait
     de nouveaux captifs.  De sorte que, mi~ au sommet de cette
                                                          -
     petite montagne: 1 se rencontre avec eux et se voit repris par
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